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Cimetières agressifs

J'ai frôlé à la hâte des cimetières agressifs, aux morts hargneux qui, avant moi, avaient eux aussi, de leur vivant, tremblé devant ces écriteaux venimeux, vissés aux grilles de leur monde: "Maudit soit celui qui troublera notre repos." "Passe si tu n'as rien à faire ici." "Nous avons été ce que vous êtes, mais vous serez ce que nous sommes." "Nous t'attendons", et combien d'autres malédictions haineuses comme si notre vie était une insulte.

Je connais des cimetières voraces qui, dans mille villages d'à peine cent habitants vivants, gobent allègrement, sans trou férir, leurs deux cents morts en vingt ans. J'ai compris l'abandon des cimetières menaçants où on craint encore de relever les croix tombées, de changer les fleurs pourries, de redresser des dalles bancales, ou, simplement de désherber non par paresse ou manque de respect, mais par crainte de contrarier les morts qui veulent peut être vivre ainsi leur au-delà, ayant pris des habitudes comme certains vivants en prennent envers un vieux pantalon de velours roussi à crasse mais fait à leurs jambes exigeantes.

Ah! Vous, cimetières des campagnes craintives, cloutés d'éclats de dalles brisées et havre d'herbes hirsutes, vous savez frapper vos défunts d'une nouvelle et définitive mort.

Cependant, une fois, j'y ai respiré la vie et la santé d'une panacée universelle : cette menthe, nourrie et engraissée par le fumier humain d'un cimetière guyennais.

Là-bas, on laisse pousser à souhait la plante de fraicheur, guérissante grâce aux maux fatals qui ont enterré ces corps nourriciers. Des infusions de ces "simples" débarrassent efficacement de la même maladie qui a tué leur fécondateur : Cardiaque va cueillir l'herbe de menthe sur la tombe d'un mort cardiaque; tuberculeux va sur celle d'un tuberculeux; cancéreux va au cancéreux, mais garde toi de penser une seconde que tu pourrais cueillir ta propre mort. Pour que le bienfait agisse, utilise conjointement la sentence de M. Coué "Je veux guérir", c'est tout et c'est toute la pharmacie paysanne, cette royale autosuggestion.

Mais pour un peu de générosité, que de méchanceté !

Cette jeune lycéenne picarde fait le pari, en classe avec ses voisines, d'aller braver le cimetière de leur petite ville. Pour que la gageure soit tenue, il lui suffira d'en faire une seule fois le tour. Les camarades l'attendront à la porte avec des lampes électriques. Le soir même, vers onze heures, la lycéenne passe la grille qu'on referme sur elle et... les autres l'attendent encore une heure après, alors qu'il faut à peine cinq minutes pour accomplir l'épreuve.

Apeurées, pressentant le pire, les bonnes copines se gardent bien d'aller voir ce qu'est devenue la bravarde et rentrent en courant chez elles où elles se barricadent, chacune dans leur chambre. Le lendemain matin, le gardien du cimetière n'est pas peu surpris de trouver, étendue de tout son long, comme égarée, entre deux tombes, cette jeune fille immobile. Il s'approche.

Elle est morte, yeux grands ouverts de saisissement !

Quant à cette lourde branche de cèdre qui est posée sur le dos de la malheureuse, enchevêtrée avec ses cheveux et lui étreignant les épaules, on se demande longtemps d'où elle peut venir - à moins que la morte l'ait amenée là avec elle ? - puisqu'il n'y a pas un cèdre à dix kilomètres à la ronde et encore moins dans ce cimetière méchant.

Témoignage : Claude Seignolle

L’enfant des cimetières

Cette histoire entre dans la catégorie des légendes urbaines, aussi appelées légendes contemporaines.

On raconte qu’il arrive, lorsqu’on se promène dans l’enceinte d’un cimetière ou bien le long de sa clôture, d’apercevoir un étrange garçon, dont la seule vision vous met très mal à l’aise. Il s’agit en réalité d’un spectre, et on raconte que si cet enfant croise votre regard, alors les cauchemars vont s’emparer de vous, jusqu’à vous faire sombrer dans la folie et vous pousser au suicide.

Selon certains témoignages, l’apparition est dotée d’une chevelure blanche de vieillard. On peut donc penser que cette légende est à l’origine une déclinaison du mythe de la Dame blanche.

Cet enfant fantôme aurait également été aperçu dans des salles d’opération ou dans les morgues des hôpitaux. Mais toutes les variantes de cette histoire finissent de la même manière : voir l’enfant des cimetières est considéré comme un intersigne, c’est-à-dire l’annonce de sa propre mort. Cela rapproche donc aussi cette légende de celle de Bloody Mary, qui, elle, apparaît dans les miroirs, pour une conclusion identique (la mort de celui qui l’a vue).

C’est une légende récente, qui est apparue ces dernières années. En outre, elle semble être propre à la région Sud, tandis que son homologue, la Dame blanche, est bien plus répandue sur la côte bretonne.

Auteur anonyme

Andy Julia
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Il ne voulait pas aller à la fosse commune

Cette dame a dans sa chambre, accroché à coté de son lit, un tableautin représentant un chemin de terre allant à une maison isolée dans la campagne. Elle ne connaît pas ce paysage mais l’aime parce qu’il lui rappelle le cadre à peu près semblable où elle a passé son enfance heureuse avec un père défunt qui l’idolâtrait et qui aimait également le tableautin en question. C’est donc un lien d’affection qui lui reste. Un jour, elle trouve le tableautin tombé à terre sans que la corde ni le clou soient rompus ou brisés. Elle le replace. Le lendemain, même chute inexplicable. Cette dame se questionne et pense à un appel occulte. Elle cherche ce que son père pourrait vouloir lui faire comprendre – si toutefois ces choses – là sont possibles ! Pourquoi pas ? – Et se rend sur sa tombe. Le gardien du cimetière l’aperçoit, l’arrête et lui dit : « Vous ne désirez donc pas renouveler votre concession temporaire ? » -« Comment ça ? » La dame reste interloquée. Elle va vite à la mairie et apprend qu’on lui a envoyé un Avis mais elle ne l’a pas reçu.

Elle a juste le temps de la prolonger, sinon les restes de son père seront exhumés et mis à la fosse commune.

Témoignage : Claude Seignolle




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