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Mois : mai 2013

Perdez-vous!

 » Allons mon ami, à observer les astres vous allez finir par perdre votre tête dans les étoiles.

– Nul vœu ne pourrait m’être plus cher. Plus je lève les yeux au ciel moins j’ai envie de les baisser ici-bas. Que sont quelques disproportions de nains ou d’hydrocéphales, que sont les difformités de siamois, lorsque des dimensions inconcevables s’offrent à la vue et l’esprit, lorsque des explosions incommensurablement plus puissantes que la dynamite pulvérisent des étoiles entières… L’héliocentrisme, l’anthropocentrisme, et toutes ces billevesées… Je ne vois aucun milieu, nulle part, seulement l’expression de notre petitesse, seulement…
– Vous allez être bon pour la maison de santé! Gardez les pieds sur terre et les yeux fermés, il n’a jamais fait bon rêver, observer ni penser, l’inquisition a changé de nom pour s’appeler hygiène, bonne morale, santé publique, psychologie, on ne brûle plus mais on enferme, on lave aux eaux froides, on trépane, on lobotomise, mais on n’autorise toujours pas de parler ainsi que vous commencez à le faire.

– Je ne le sais que trop, mais je dois avouer que sans ma folie stellaire j’aurais un pessimisme bien affligé plutôt que mon pessimisme jubilatoire.

– Êtes-vous certain que votre laudanum n’y est pour rien?

– Qui sait? Ça ou la preuve par l’observation cosmique que la vie et la mort ne sont que peu de choses… et le saint laudanum.  »

 

Cadavres, ne manquez pas d’air

Si vous ne manquez pas d’air, empuantissez des cuivres à pistons, sinon amusez les chats et les spirites à errer ci et là, spectres que vous êtes – et si vous ne l’êtes pas encore ne l’oubliez pas, car vous le serez.

 

Le ciel est aussi vide qu’ailleurs

« Pourquoi lèves-tu les yeux au ciel? Crois-tu que Dieu se penchera sur toi? Il ne te regarde pas, il ne connait pas ton nom et ignore ton existence. »

Père Vine, curé sobre

 

Empalez Bertrand Russell

« J’ai demandé à des Indiens d’empaler Bertrand Russell, ils n’ont rien compris, ces mange-curry!

– Mais pourquoi voulez-vous donc l’empaler?

– Parce qu’il est ennemi de tout ce qui est bon, parce que c’est un moraliste, un opposant au solipsisme, un logicien aveuglé par ses espoirs – donc un non-logicien-, parce que je ne comprends pas comment on peut être versé dans les mathématiques et ne rien entendre à l’abstraction, à l’infini, à l’incohérence et à la suspension du jugement, parce qu’il est biscornu et sous ses apparences limpides il reste aussi opaque que les autres sophistes, parce qu’il enfonce des portes ouvertes, parce qu’il croit que 2+2=4 serait un axiome plus recevable que le postulat original de 2+2=5, parce qu’il pense qu’il pourrait exister des règles qui ne naîtraient pas de raisonnements par inductions, parce que… Ah, je pourrais en parler des heures! Vous verrez, plus il ira en âge plus il sera infréquentable par les véritables libres d’esprit.

– Vous pouvez toujours parler des heures de vos aigreurs et de vos ennemis, mais des compliments et des louanges, vous en êtes bien avare.

– Oh taisez-vous ou je vous fais vous aussi empaler par ces stupides hindous! »

 

Vive l’art, vive la cuisine, vive la boue

Je ne vois aucun véritable artiste culinaire, seulement la participation en amont d’un préparateur de productions défécatoires futures. L’art de leurrer le véritable artiste qui avec ses intestins produira la fange artistique, la symbiose du cuisiner qui agence la matière sublimée par le gourmet.

Que vive cet art que j’appelle brute parce qu’il n’attend pas des centenaires pour se dégrader en boues, parce qu’il produit avec évidence de la merde : l’art culinaire.

Que sont des vers s’ils ne nagent pas dans un pot de chambre? (les vers rimés? ah ah! seuls les vers solitaires savent savourer le dernier art!) Que sont des notes de musique si elles ne sont modulées par un sphincter? Que sont des couleurs si elles ne sont pas digérées? Qu’est l’imaginaire face à la réalité?

L’art culinaire est la consommation d’une décadence totale, on honorera ses fondements arrières avec des pages de poésie, on valsera au son des rots, on peindra avec du vomi de glouton.

Au jardin d’acclimatation

« Je suis allé au jardin d’acclimatation de Paris, quelles fantaisies n’y trouve-t-on pas. J’aurais bien vanté l’immoralité qui y règne, tous ces animaux en cage, ces autruches que l’on fait monter par des pintades, ces chameaux (ou dromadaires) que l’on fait s’agenouiller pour que des lape-soupe souillent la selle de leurs culottes crottées, ces éléphants que l’on tourmente pour les faire devenir fous afin de pouvoir les abattre et leur prélever leur précieux ivoire ou les naturaliser. Oui, tout cela était délicieusement charmant, succulent, et aurait pu être parfait si l’on ne vous refusait pas le droit de pouvoir chevaucher de l’indien ou même du nègre, pas même le droit de sauter sur les épaules d’un mahométan. Soit disant ces animaux ne supporteraient pas de nous amuser en les montant, qu’il n’existe aucune selle adaptée (comme si c’était un argument qui n’était pas valable pour les autres bêtes) et qu’ils pourraient se montrer agressifs.

– Mais quelle honte!

– Je ne vous le fait pas dire. Et pis : j’ai pu goûter du steak d’antilope, de cheval, d’autruche, mais demandez à goûter de l’africain on vous le refusera tout net… Ils préfèrent les laisser mourir pour rien, et je ne vous cache pas que je pense que les soigneurs vont même jusqu’à les inhumer!

– Quel drame!

– Oh n’ayez crainte, fort heureusement il y avait de l’italien en liberté et une pauvresse autochtone qui a bien voulu me vendre du muscle de son bras, mais imaginez si je n’en avais pas trouvé… je serais mort d’ennui et j’aurais pu avoir faim de viande exotique. « 

Dance with the dead in my dreams

Spiderwoman

« J’ai lu votre dernier récit horrifique, Spider Woman. Mais dans quels marécages fangeux et miasmatiques allez-vous pêcher de telles chimères?

– Plait-il?

– Cette femme qui enduit de miel ses jambes toutes tordues comme des chênes centenaires et qui rampe sur les murs et les plafonds, et descend les escaliers en grognant, et mord, et bave, et hurle, et blasphème, et…

– Je vous arrête tout de suite, je n’ai rien inventé. C’est une épileptique qui s’est prise les pieds en jouant au cerceau et s’est retrouvée ainsi pitoyablement magnifique. La sournoise s’amuse depuis lors à jouer de bons tours au voisinage. Vous verrez, elle sera célèbre, elle en inspirera des auteurs, de Prague jusqu’à ce décadent continent de l’autre côté de notre chère planète plate.  »

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