Le site officiel, conforme aux normes sanitaires

Mois : juin 2013 Page 1 of 2

Acceptez les verres, niez les voix osseuses

 » … Les propriétés des carottes blanches croisées aux mandragores sont avérées, cela fait trois fois que je vous le répète. Ne me faites-vous pas confiance?

– C’est que… oui, je vous fais confiance.

– Alors buvez ce concentré de belladone sans crainte, je vous en donne ma parole, le poison n’aura aucun effet sur vous, la carotte albinos vous immunise, quant aux effets ils sont plus délicieux que ceux qu’en content les poètes à propos de l’opium ou du haschisch.

– Hum…

– Allez-y. Alors, que se passe-t-il?

– J’entends des murmures, des murmures osseux inarticulés.

– Ce sont les vapeurs de la belladone, ne vous en souciez pas. »

 

Le pharmacien nota donc :

Sujet 14 :

Dosage 8% Belladone, vin, carottes blanchies à l’acide commercial et teintées au pigment d’albâtre pulvérisé.  Mydriase fulgurante, accélération des pulsations cardiaques, sècheresse buccale. Le sujet semble en proie à des hallucinations causées par les dysfonctionnements du système nerveux ainsi que les arythmies cardiaques. Spasmes…

Je dois arrêter mon compte rendu car le sujet 9, déjà squelettique s’est réveillé et tente de faire une saignée au sujet 14 qui n’a bu que la moitié de son verre, trop inquiétée par les mises en garde du sujet 2 qu’elle n’a heureusement pas pu voir.

Je reprends :

Tremblements, crise de…

Ils m’attaquent, moi, celui qui va faire avancer la science dans le domaine de la tox…gie… m’attaquent! Bougres d’… Peut-être aur… nourir…. ais su…

 

 

Eté

 » […] mais de voir que le beau temps est dans les intérêts de chacun, et que chacun est un porc, je hais l’été, qui me tue quand il se manifeste un peu. »

Arthur R.

 

Memento Mori

… pour se purger des cent corruptions

Que la vie et la mort servent en ses sillons,

Pour refondre et pétrir le cadavre et l’ordure,

Et dans un moule neuf couler la pourriture,

Pour semer dans ses flancs cet effroyable engrais

Et le vomir au ciel en robustes forêts,

Mieux que des grands lions et des aigles superbes

La Nature se sert du peuple obscur des herbes.

Durs ongles du jaguar, crocs aiguisés du loup,

Corbeaux, dont le bec droit s’enfonce comme un clou,

Tenailles des vautours, vous êtes moins terribles

Que cette légion d’ouvriers invisibles !

Mâchant les nerfs, sciant les os gélatineux,

Rongeant des intestins les innombrables nœuds,

Vermine de la mort, ils travaillent à boire

Du hideux sang figé la fange flasque et noire.

Et voici qu’à la place où les os ruinés

Souillaient de leur odeur les champs empoisonnés,

Déborde à flots pressés une herbe drue et verte,

Rougit superbement quelque fleur grande ouverte,

Fleurs et gazons éclos de ces sucs empestés

Que les fossoyeurs nains à la terre ont portés.

Pour épurer le ciel, pour nettoyer le monde,

Et changer en parfums la pourriture immonde,

Pour mêler à la sève ardente de ton sein

D’un corps décomposé l’écoulement malsain,

Pour nourrir de ces chairs liquides et puantes

Un arbre aux bras noueux, aux racines géantes,

Pour dresser dans l’azur son front de fleurs couvert,

Nature, il te suffit d’une mouche ou d’un ver !

Jean Richepin

Le philosophe du village

« Combien sommes-nous à nous affliger que les grands de ce monde n’aillent pas consulter les fous?

– Probablement autant que ceux qui pensaient qu’il était avilissant pour Alexandre d’aller se faire insulter par Diogène le clochard.

– Dans les époques à suivre on nous considèrera peut-être, nous et nos contemporains, comme des individus dignes, décents, instruits et honorables.

– Que voulez-vous, même la décadence est relative.

– Bah, la vie est absurde de toutes manières, alors pourquoi pas… pourquoi pas la dignité, la décence, l’instruction, l’honorabilité, la religion, pourquoi pas la politique, pourquoi pas la corruption, l’ascétisme, l’hédonisme, les plumes de coq, les poux atomiques, les martiens tripodes, les greffes de carottes sur les crânes chauves, les ongles peints, les femmes à barbe, les dieux en nouilles, l’impôt sur les voyelles…

– Nous nous égarons!

– Certes, mais c’est que je tente de donner des raisons aux futures générations de nous mépriser, de nous pendre en pitié et aussi de nous honorer.

– En divaguant?

– La philosophie ce n’est que cela : de la divagation. Reprenez donc une cuillère de cette confiture de haschich et philosophons!  »

 

Mon pied où je pense…

 » N’avez-vous pas pris un peu de poids?

– Aucunement, c’est ma guillotine fessière qui me grossit un peu.

– Votre quoi?

– Eh bien le dispositif de l’ingénieux professeur Malin : une guillotine pour fesses. Voyez-vous, ainsi je peux importuner qui bon me semble et m’enfuir sans me soucier de rien, si le susceptible souhaite me donner un coup de pied là où il pense, vlam, un pied ou une jambe en plus dans ma collection. »

 

Dans sa bulle

 » Gonflez-vous ce ballon pour survoler les montagnes?

– Quelle drôle d’idée, bien sûr que non! Je souhaite me faire une bulle… »

 

 

Concours Suicide Club et autres curiosités

Gagnez un Suicide Club et autres curiosités de Francis Thievicz.

Filmez l’amputation de votre main ou de votre pied, envoyez-nous la bande vidéo ainsi que le membre ôté, l’auteur de la troisième œuvre reçue remportera un exemplaire de Suicide Club et autres curiosités amputé de ses treize premières pages.

 

 

Suicide club et autres curiosités

 

Enterrons Notre-Dame de Paris

 » Mais que faites-vous avec cette pelle?

– Je pars pour Paris. C’est en France, en bord de Seine.

– Oui, merci, je sais où est Paris…

– Ah, c’est qu’à votre mine dubitative je croyais que vous l’ignoriez.

– Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est pourquoi vous prenez une pelle avec vous.

– Pour enterrer Notre-Dame de Paris.

– Mais pourquoi l’enterrer?

– Parce que la brûler sera encore plus difficile, et je trouve cela plus juste.

– …

– Les chrétiens, les serviles esclaves de la grande secte juive (N.d.a : l’expression est du grand H.P.L), ont construit leurs édifices sur nos lieux de cultes, il serait donc justice d’enterrer leur hideux machin et d’y construire l’un de nos temples originels.

– Encore avec cela?! Vous devez faire référence au Pilier des Nautes.

– En effet. C’est que véritablement tout cela me donne de l’urticaire. Voyez, c’est mon médecin qui m’a prescrit d’aller enterrer Notre-Dame de Paris.

– Mais ce médecin… c’est le docteur Riviera!

– Évidemment, d’ailleurs il vient avec moi, à lui aussi les religions monothéistes lui désordonnent la santé, elles lui infligent des bourdonnements à l’oreille toutes les heures, il pense qu’il devient aussi fou que De Nerval qui entendait sonner les cloches dans sa tête. Vous voyez, c’est donc on ne peut plus urgent! … Que faites-vous?

– Je viens avec vous, certains éléments architecturaux m’intéressent, mon jardin a besoin de décorations. Si vous échouez à enterrer le bâtiment au moins pourrez-vous m’aider à prélever quelque dîme païenne, cela aussi ne serait que justice, n’est-ce pas? Les impôts injustement payés au clergé par nos aïeux, plus les intérêts, je doute que la Grande Révolution suffit à les payer. »

Ne vous méfiez pas de ce que vous promettez

 » Mycroft, voilà qui est prodigieux, fis-je en ouvrant la boîte et en découvrant son contenu reposant sur son velours.

Mon camarade était en train de porter son absintheà ses lèvres, fier de lui, lorsqu’un pitoyable individu hurla à la terrasse du café où nous nous trouvions en ruant à travers tables et assoiffés. Un immonde personnage sans chapeau, et surtout sans main, qui agitait son moignon d’une manière fort belliqueuse :

 » Pour sûr, monsieur Mycroft, que vous êtes un vilain, cracha l’éclopé en pointant son poignet encore blessé vers nous. Pour sûr que vous êtes un méchant, continua-t-il peu inspiré dans ses vociférations.

– Allons mon vieux, vous m’aviez assuré que la vieille dormait à poings fermés, répliqua mon ami. L’affaire se serait si bien déroulée si vous aviez eu raison mais vous vous êtes trompé. Vous en aviez mis votre main à couper, ne l’oubliez pas…

– Mais c’était qu’une expression, couina le bougre.

– Expression ou pas estimez-vous heureux de n’avoir mis que votre main à couper et non votre tête ou… enfin… vous voyez.

– Mais enfin j’étais certain qu’elle dormait, je vous l’assure!

– Allez, vous me faites peine, s’affligea Mycroft en tirant la main de sa boîte et en la jetant à l’idiot qui n’arriva à l’attraper ni avec ses dents ni avec la main qui lui restait. Trouvez-vous une couturière pour vous la faire recoudre.

– Mais cela ne marchera pas!

– Alors pourquoi êtes-vous venu jusqu’ici m’importuner?

– Je… Je…

– « Je Je » rien du tout. Filez et laissez-moi montrer à mon ami le bocal qui renferme le gage de Riton Le Ripou, cet infâme cuistre qui a osé rétorquer « mon œil » quand je lui ai certifié que j’avais gagné une main.  »

Une loi contre les mauvaises plaisanteries!

 » Bonjour ma chère, pourriez-vous me donner votre nom ?

– Mon nom, ah mais c’est que je ne peux vous le donner, je l’ai justement égaré hier.

– Police, arrêtez cette femme pour plaisanterie pitoyable. »

Page 1 of 2

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par

RSS
Follow by Email