Le site officiel, conforme aux normes sanitaires

Mois : septembre 2013 Page 1 of 2

Taedium vitae

 » Je ressens une telle douleur à vivre…

– Je le sais bien.

– Ah, êtes-vous vous aussi mélancolique?

– Non, je ressens de la douleur à vous savoir en vie. »

Ainsi soliloquait un gentleman tout sauf fou qui parlait à son reflet dans l’eau verdâtre d’un bassin.

 

Le jour du Seigneur est un autre jour

« Chaque jour que Dieu fait je suis heureuse.

– Mais, Madame, Dieu a cessé de faire des jours depuis vingt-et-un ans et il a déclaré dans un communiqué officiel qu’il n’en ferait plus aucun!

– Ah, damnation!

– J’ai un marche-pied, si cela peut vous aider à surmonter votre détresse.

– Merci, vous êtes bien brave. »

 

Hygiènisteries

« Brossez-vous les dents pour être en bonne santé. Mangez des fruits, des légumes, buvez liquide, ingérez solide, respirez de l’air, ouvrez les yeux lorsque vous marchez… Ne mettez pas vos mains dans un hachoir, ne vous allongez pas sur des rails de chemin de fer ni même une route pavée. Peignez-vous les cheveux, n’avalez pas de papier enduit de poison.Faites infuser votre thé sans plonger vos doigts dans l’eau bouillante. Ne coupez pas vos ongles de pied en les rongeant avec vos dents, à plus forte raison si vous venez de vous les brosser (vos dents, car si vous venez de récurer vos ongles et êtes assez souple, allez-y!). N’approchez vos moustaches fraichement cirées de flammes. Ne sautez pas du haut d’une falaise sans avoir ajusté vos bretelles. S’il y a danger fuyez. Ne beurrez pas votre beurre mais beurrez votre pain. Lassez vos chaussures, mais pas l’une à l’autre. Si votre verre de cristal se brise il faut que le vin soit d’un prix supérieur au verre pour que vous puissiez envisager oser laper le liquide répandu. Vous exposer à des sons trop aigus, trop graves ou trop féminins peut occasionner de sévères désordres nerveux. Être poli purifie le foie, être aimable assainit la rate.  »

Extrait de Hygiène, modernité et sérénité

1898

 

 

Sisyphe heureux?

Faut-il imaginer Sisyphe heureux? Un individu anodin satisfait d’œuvrer absurdement, comme n’importe quelle bête de société… Pourquoi pas. Après tout, pour s’en convaincre il suffirait de contempler les sourires qui ornent les lèvres de nos congénères usant de leur conscience et de leurs aptitudes analytiques avec autant de succès que des taupes usant d’un traité d’astronomie; tous contentés par leurs jours vains succédant à leurs jours absurdes. Pourquoi Sisyphe serait donc différent?

Mais je n’y crois tout de même pas : Sisyphe était un malin et un insoumis, il l’a bien démontré. M’est avis qu’il était certes plus ou moins heureux mais seulement parce qu’il ne se contentait pas de monter son rocher à la cime de la montagne pour le voir dévaler jusqu’en bas… et recommencer. Je pense qu’il avait non pas sublimé son tourment mais qu’il l’avait métamorphosé en amusement : A chaque ascension il devait probablement placer tout le long de la pente des choses à écraser, des corps, des amphores, des armures, des troncs, des œuvres d’art, des miroirs, et maints autres objets. Ainsi, succédant presque instantanément à chaque déception de voir le rocher retomber, il pouvait se réconforter en se délectant de la vue et de la mélodie de la destruction. Rien n’est plus délectable que la destruction.

Pas moins absurde que la tâche initiale, ne justifiant en rien de perpétuer sa laborieuse existence d’esclave, mais une certaine expression de la liberté.

… Ainsi « la vie continue »

« Pfeuh, pfeuh » cracha le syphilitique en jetant des pavés au hasard dans des devantures des magasins fermés.

 

Il n’y a peut-être qu’un seul problème philosophique vraiment sérieux, la première question est de savoir que détruire.

 

Au feu, à la photographie!

Après maints essais infructueux j’ai enfin réussi à photographier ma mauvaise humeur. En Amérique, avec leurs grattes-ciels, je vais probablement réussir à photographier d’autres belles expressions de mon âme, surtout qu’il y semble couler à flots d’intéressants liquides inflammables.

 

Entracte publicitaire

Est-ce que Suicide Club et Autres Curiosités vous rendra hideux, pauvre et inconnu? Assurément, oui.

Est-ce qu’il est imprimé sur le parchemin des cauchemars avec de l’encre de répugnance? Indubitablement.

Est-ce qu’après l’avoir lu les diverses productions qui suintent de votre corps produiront des émanations émétiques absolument intolérables? Bien entendu.

 

Alors n’hésitez plus, achetez Suicide Club et Autres Curiosités, et assurez-vous d’avoir aussi de quoi liquéfier votre cervelle avec de bonnes Vanités et autres curiosités ainsi que Le miroir noir et autres curiosités

 

Bas les mains, cesse tout et pense

Difficile de se représenter un penseur s’activant à autre chose qu’apparemment rien. Il est assis, tout au plus il marche en soliloquant silencieusement (mais s’arrêtant quand toute sa pensée accapare ses facultés et enraye ses automatismes moteurs) mais il ne fait pas grand chose. Se figure-t-on Le penseur de Rodin à l’usine, au bureau à discuter pinaillage administratif, ou…………………………………………………………………………… ……………………………………………….. ……………………………………………….. Oh, mon doigt n’a plus fonctionné je pensais  : n’est-ce pas s’empêcher de penser que d’écrire ou lire? Et puis pourquoi penser? Et puis pourquoi lire? Et puis, pourquoi Rodin a eu la volonté de représenter un penseur? Et puis, ne peut-on réellement pas penser en courant, en discutant pâtisserie avec des veaux bureaucratiques, en ronflant à l’opéra, en grattant son cuir chevelu pouilleux au théâtre, voire en se rasant?

Mais voici deux énigmes qui vous feront peut-être penser (non je ne parlerai pas de la rumeur qui évoque sa position et le fait qu’il soit en bronze!) : pourquoi Le penseur de Rodin est-il nu? Et où sont passés son pénis et ses testicules?

Credo quia absurdum

Assurément suis-je le nain d’un géant

 

 

Ce sont les autres qui sont handicapés par d’inutiles membres pendant de leurs épaules.

Quel malade es-tu?

« La différence entre le romantique et le romantique frénétique c’est la maladie. Le premier est tuberculeux, le second est syphilitique.

– Certes, mais tous les autres malades, et ceux en bonne santé, que sont-ils?

– Ne me parlez pas d’eux, ils sont gangrénés par la vie. »

 

La différence entre le romantisme et le romantisme frénétique c’est la maladie. Le premier est tuberculeux, le second est syphilitique. Les deux vont mourir, ce n’est pas grave, c’est même probablement mieux ainsi, rien de mieux que ce qu’on trouve sous une dalle funéraire.

 

Comment savoir?

En écoutant un bon penseur on doit pouvoir croire que l’on a affaire à un bon tueur en série.

 

Page 1 of 2

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par

RSS
Follow by Email