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Mois : août 2015

Solide sans face

Combien aimerais-je donner la date de cet acte mémorable, mais comment faire désormais ?

Dans son laboratoire de Salzbourg, Franz Zalsach a réussi à solidifier trois minutes de temps. Ceci fait il a laissé treize autres minutes s’agglomérer autour de cette base, puis la réaction en chaîne fut trop avancée pour l’empêcher de croître.

Sur-le-champ les autorités bien incompétentes ont tenté de disposer à proximité des politiciens, des mégères, des adolescents, des vieux, des bibliothécaires, et toutes sortes de gens ennuyeux dont ils pensèrent que leur pouvoir de rendre le temps long avait quelque réalité physique, mais leurs efforts furent vains.

Certes quelques expériences purent être tentées afin de mettre en évidence la matérielle fuite du temps, mais à quel prix ! La forme temporelle avait tant crû qu’elle avait englouti toute la ville; elle aspirait la lumière pour ne plus la rejeter, elle froissait l’espace pour le percer et laisser ressurgir des masses intemporelles flottant alentours.

Ce n’est plus qu’une question de temps pour que les dernières minutes de notre monde s’amassent, mais que signifieront ces derniers instants ensuite ?

Tous nos hommages aux valeureux explorateurs qui ont pu approcher de la singularité

Memento temporis V

« Vous souvenez-vous de cette partie de poker ?
–  Kompreneble, amiko ! Comment l’oublier ? C’est celle qui a valu à Amédée son surnom d’Escorcié.
– Peuchère, voyez à quel point nous l’avions dépouillé !
– Il ne nous en a jamais voulu, notez bien.
– Pour sûr ! Il avait toujours rêvé de pouvoir approcher le fameux Henri du Club de curiosités… est-ce bien lui, le collectionneur de crânes ?
Prave ! Quelle meilleure occasion que cette défaite cuisante ! Je crois bien, d’ailleurs, qu’il orne toujours son salon depuis… »

Sylvain-René de la Verdière

Mesnie Hellequin – Mesnie y’a pu rien

J’ai investi dans un appareil photographique, sûr que je pourrais saisir une Chasse Fantastique, je ne vis que les prosaïques becs-de-gaz, les faisceaux lancés par les célébrations estivales, les hautes tours hébergeant bourgeois matérialistes et prolétaires modernes, les vives artificialités obligeant le regard à toiser le sol plutôt que chercher dans les cieux quelque rêverie.

Pas d’illustrations, peu chers amis, car il n’y a plus rien au firmament sinon le rappel que nous ne sommes qu’ici-bas emprisonnés. Les étoiles pourraient avoir disparu, les démons et les walkyries ont peut-être trépassé, la Lune sourit peut-être désormais, comment savoir ?

 

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