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Mois : décembre 2016

Prophéties de Thieviczmus pour 2017

Je prends engagement que tout se révèlera vrai en fin d’année.

 

Les ombres donneront naissance aux pierres

Lorsque, dans les contreforts d’airain,

Les sardoniques nuages se seront massés.

Pestilences joyeuses, miasmes heureux,

Quelques marches cadencées rythmées par les lépreux.

 

L’émail se fendra sous les essences décomposées,

Guêtres brunes, cernes saumâtre, clairons,

Bientôt les angles endiguant la colère.

 

Très exactement quand l’œil stellaire

Croisera le cerbère aux lèvres d’opale,

Se laveront les affronts dans les bassins

Battus par les lavandières aux mains d’antimoine.

 

 

Enigmes

Joute d’énigmes

 » Puisque je vous dis que je l’ai vu : il avait les pattes d’un éléphant sur son torse et était le plus à l’aise du monde.

– Un éléphanteau, alors.

– Un éléphant adulte ! Et aussi je l’ai vu à plus de 2000 mètres d’altitude, les pattes d’un corbeau fichées dans ses cheveux.

– Vous divaguez.

– Point du tout, c’est juste que vous êtes un nigaud doublé d’un sclérosé cérébral : l’éléphant était sur le dos. Concernant l’oiseau il s’est simplement posé sur sa tête tandis que nous étions en montagne… « 

Que puis-je ajouter ? Je ne déteste pas fondamentalement les énigmes, pour preuve j’ai soumis mon ami à celle-ci : Connais-tu le nom de celui qui faisait un peu trop le malin et qui s’est pris une balle dans la bouche ? Il s’est contenté de rire pour prouver son ignorance, mais je lui ai tout de même donné la réponse.

Aucune crainte

Je tiens à préciser que cette histoire n’est pas basée sur des faits réels.

Il s’agit d’un écrivaillon anodin n’inclinant qu’aux rêveries et aux fantaisies, ne trouvant dans le monde prosaïque et ses redondantes fadeurs que sources fertilisant les fleurs de l’acrimonie, les arbres à regret-d’être-né et les parterres d’insurrections métaphysiques.
Cependant qu’il s’abreuvait comme de coutume à son humeur noire en portant son esprit dans les nébulosités éthérées de l’onirisme, il ourdit une idée comme en viennent à ceux qui se sont taillés pour produire de la bile plutôt que laper de la substance externe à soi.
Il brada ses livres et offrit de dédicacer ses ouvrages tout en se servant du couvert de sa misanthropie pour ne pas se prostituer dans ces maisons closes du commerce où s’amassent écrivains et lecteurs pour baver et échanger leurs banalités d’épiciers et de clients.
Ainsi, riche de quelques adresses postales, se rendit-il chez chacun de ceux qui avaient pu feuilleter ses écrits en se souillant les doigts de ce curieux poison inerte, inodore et invisible dont il avait imbibé les pages et dont la prévenance nous interdit de livrer le nom. Ainsi profita-t-il de son anonymat pour ajouter dans les cruches d’eau quelque activateur au toxique littéraire. Ainsi assassinat-t-il quelques personnes dont il préleva des cheveux qu’il utilisa lors de séances de communications spirites.
Il ne fit pas ainsi par volonté de prouver que la mort est un goulot à sens unique, mais parce qu’il avait décidé d’ajouter un peu de joie de faire mourir à sa vie – ainsi que quelques pieds à sa collection. Mais tout cela n’est pas basé sur des faits réels, chers amis, n’ayez crainte. Aucune crainte !

 

Du diktat de ceux qui n’existent pas

Parce qu’ils ne trouvent en eux rien sinon du limon, ils vont baigner dans ce grand égout qu’est l’humanité, afin de se trouver normaux dans leurs vacuité, afin de communier avec certains qui mettent en forme leur vide, afin de s’agiter, et, surtout, de ne pas se retrouver en eux-mêmes. Lorsqu’ils ne peuvent être leurs familles ils sont leurs nations, lorsqu’ils ne peuvent être leurs emplois ils sont leurs amis, lorsqu’ils ne peuvent être leurs lectures ils sont leurs musiques, lorsqu’ils ne peuvent se trouver de points communs avec les uns… ils changent de point de comparaison, et lorsqu’ils ne peuvent être leurs actualités ils sont leurs cancans.

Mais puisqu’il faut brasser de l’air pour ne pas stagner dans sa propre médiocrité, puisqu’il faut brasser des miasmes pour ne pas être répugné par ses propres relents nauséabonds, ils s’agitent, ils hurlent, ils bâtissent, ils se reproduisent, ils pullulent, pareils à d’inutiles cancers se multipliant sur ces corps morts que sont la vie, la société, la Terre, et même cette lamentable boucherie de viandes avariées qu’est la culture.

Ce n’est pas à dessein qu’ils empêchent les rêveurs de se promener en eux-mêmes, ce n’est pas par perfidie directe qu’ils interdisent à l’expression pure de s’écrire sur une écume de vague discrète et solitaire ou sur les sables d’une grotte où l’on pourrait être fou et libre sans crainte qu’un troupeau n’y vienne vomir ses niaiseries, ce n’est pas par rancœur qu’ils font de l’extérieur un omniprésent agressif et délétère à l’intériorité, non, s’ils font ainsi c’est pour eux-mêmes, pour s’éviter, à eux, espèce grégaire dépourvue d’individualité, de se trouver trop seuls.

Ils n’existent pas, ils ont des noms mais ils n’existent pas, et pourtant partout s’impose leur diktat.

 

albert10

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