Je tiens à préciser que cette histoire n’est pas basée sur des faits réels.

Il s’agit d’un écrivaillon anodin n’inclinant qu’aux rêveries et aux fantaisies, ne trouvant dans le monde prosaïque et ses redondantes fadeurs que sources fertilisant les fleurs de l’acrimonie, les arbres à regret-d’être-né et les parterres d’insurrections métaphysiques.
Cependant qu’il s’abreuvait comme de coutume à son humeur noire en portant son esprit dans les nébulosités éthérées de l’onirisme, il ourdit une idée comme en viennent à ceux qui se sont taillés pour produire de la bile plutôt que laper de la substance externe à soi.
Il brada ses livres et offrit de dédicacer ses ouvrages tout en se servant du couvert de sa misanthropie pour ne pas se prostituer dans ces maisons closes du commerce où s’amassent écrivains et lecteurs pour baver et échanger leurs banalités d’épiciers et de clients.
Ainsi, riche de quelques adresses postales, se rendit-il chez chacun de ceux qui avaient pu feuilleter ses écrits en se souillant les doigts de ce curieux poison inerte, inodore et invisible dont il avait imbibé les pages et dont la prévenance nous interdit de livrer le nom. Ainsi profita-t-il de son anonymat pour ajouter dans les cruches d’eau quelque activateur au toxique littéraire. Ainsi assassinat-t-il quelques personnes dont il préleva des cheveux qu’il utilisa lors de séances de communications spirites.
Il ne fit pas ainsi par volonté de prouver que la mort est un goulot à sens unique, mais parce qu’il avait décidé d’ajouter un peu de joie de faire mourir à sa vie – ainsi que quelques pieds à sa collection. Mais tout cela n’est pas basé sur des faits réels, chers amis, n’ayez crainte. Aucune crainte !

 

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