Certes l’on pourrait m’accuser de meurtre, et certes je plaiderais coupable, car j’ai bel et bien tué, mais ne suis-je pas déjà condamné à la pire des peines ?

Tout commença lorsque je vis le jour : j’ai surgi dans un logis insalubre où gisait un homme nauséabond, hideux même selon les critères les plus extravagants, répugnant du corps à l’âme en passant par l’esprit. Il me parlait, sans cesse, de tous les sujets les plus bizarres et insensés que son putride esprit pouvait engendrer, et moi je devais l’écouter, encore, encore et encore.

Alors je l’ai assassiné, comme une manière de suicide : les amis imaginaires ne sont-ils pas censés mourir quand le créateur qui les a engendrés cesse de vivre ! Et désormais qui va pouvoir m’oublier pour que je disparaisse enfin ?

 

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