Les massacres révolutionnaires
Passage de l’histoire bien souvent cité rapidement entre deux événements importants, les massacres révolutionnaires nous intriguent fortement et l’ envie d’en savoir plus est souvent la plus forte. Tant de questions sont à poser… Quelles furent les causes des massacres de septembre ? En premier lieu, l’ émotion causée dans les Sections par la capitulation de Verdun, car le 2 septembre la population royaliste accueillait les Prussiens avec des fleurs. En second, Le discours de Danton à l’Assemblée législative dénonçant les traîtres. On peut également citer les agissements de Marat qui poussait à l’action les tribunaux improvisés.

A Paris, les arrestations se multipliaient : prêtres réfractaires, nobles et anciens ministres se voyaient entassés dans des prisons improvisées ou des couvents en attendant les simulacres de procès qui devaient soit les acquitter soit le plus souvent les mener à la guillotine. L’annonce de la chute de Verdun, qui ouvrait la porte de Paris, entraîna alors le massacre de 1395 prisonniers qui furent égorgés dans les prisons de Paris du 2 au 6 septembre 1792 dont 223 prêtres. Une circulaire de la commune de Paris, envoyée aux municipalités de province, déclencha les même massacres dans les prisons de Versailles, de Meaux, de Reims, d’Orléans de Lyon etc… Le 20 septembre fut crée la carte civique qui était obligatoire, délivrée par le président de la section et signée par les secrétaires. Elle était aussi appelée certificat de civisme et devait être présentée à chaque réquisition et accompagnée dans certains cas d’un certificat de non-suspicion et d’un certificat de non-émigration. Il est difficile d’établir un bilan des victimes sous la Terreur car les statistiques des victimes sont incertaines, beaucoup d’archives de la révolution ayant été détruites vers 1913 par des historiens antimonarchistes. Certains chiffres on tout de même été donnés, et notamment en ce qui concerne les Vendéens et les Chouans. Certains parlent de 260.000 morts, bien que certains chiffres parlent de 520.000 à 650.000 mort sur l’ensemble du territoire. Voici quelques exemples de chiffres d’exécutions à Paris et dans tout le reste du pays.
A Paris on compte du 21 janvier 1793 au 8 juin 1795 , 2795 guillotinés, dont 1376 entre le 10 juin et le 28 juillet 1794. En province, on estime le nombre d’exécutés dans l’ensemble, à 42000 guillotinés dont 17000 à la suite d’un procès. 332 exécutés à Orange par la guillotine mais aussi par fusillade, le rendement de la guillotine n’étant pas suffisant notamment le 28 mai 1793 ou il y eut 16 guillotinés pour 45 fusillés, 298 exécutions à bordeaux, 391 à Arras, 267 à Rennes etc… On compte environ 25000 exécutions par simple décision administrative pour ces quelques motifs : hors-la-loi, rebelles, émigrés ou déportés rentrés clandestinement…
Pendant la dictature de la commune (tribunal criminel du 17 janvier 1794) il y eut également des exécutions hors guillotines. Armes blanches et massues : à Paris, 1395 morts dont 420 ne purent être identifiés (cadavres mutilés ou brûlés). Au bois de Beaurepaire en Vendée 300 femmes… Cannonade : 1876 exécutions du 4 au 27 décembre 1793 à Lyon où les canons étaient chargés à mitraille. Fusillades : 800 exécutions à Toulon , 1200 en mai 1794 sur ordre du Général d’ Elbée à Noirmoutier etc. Noyades : 4800 noyés à Nantes du 3 novembre au 31 décembre 1793 dont 2000 la seule semaine de Noël , le 23 décembre étant la journée la plus noire puisque 800 personnes furent exécutées. Puis en juillet 1794, à la fin de la mission de Carrier, il y'eut 10.000 exécutions.