Roc ou la malédiction – Daniel Wronecki

Adaptation de la nouvelle de Claude Seignolle, « Le Diable en sabots ».

Dans un vieux village isolé et sauvage du Causse du Larzac, un étranger doté semble-t-il de pouvoirs mystérieux, vient s’installer et troubler la quiétude des habitants.
Poussé par on ne sait par quelle impulsion ou lassitude de vivre, Christophe, le forgeron du village met fin à ses jours.
Au même moment, un homme étrange, inconnu au village, déclare aux aubergistes qu’il est forgeron et qu’il a l’intention de s’installer.
Il rend visite à la veuve du forgeron. Elle lui cède la forge, fascinée par l’or qu’il lui propose. Il réussit à apprivoiser Benette,
une adolescente un peu simple d’esprit qui le regarde travailler. Un peu plus tard, tout le village escorte l’ancien forgeron jusqu’à sa dernière demeure,
excepté Roc, le nouveau venu. Un étrange malaise s’empare des habitants.

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Hypnos. Revue italienne de littérature étrange et fantastique. Tome 10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un numéro très spécial pour célébrer la dixième parution du magazine, uniquement du français fantastique.

INDICE DE VOLUME

  1. La fabrique de Imaginaire , Éditorial
  2. « L’enfant voleur », par Erckmann-Chatrian
  3. « L’esquisse mystérieuse », par Erckmann-Chatrian
  4. L’univers fantastique d’Erckmann-Chatrian , par Danilo Arrigoni
  5. Une étrange histoire de l’art. Salle deux : La beauté méduse , par Ivo Torello
  6. « La princesse sous verre », de Jean Lorrain
  7. « La princesse fleur des neiges », de Jean Lorrain
  8. Les princesses de Jean Lorrain , de Claudio Di Vaio
  9. Rachid Boudjedra et la dimension méditerranéenne du fantastique européen , par Tarek Bouaziz
  10. « L’objet de vénération », par Claude Lalumière
  11. La littérature de la terreur en France , par Cesare Buttaboni
  12. Claude Seignolle. La légende occulte du fantastique français , par Cesare Buttaboni
  13. Le loup-garou », de Claude Seignolle

http://www.edizionihypnos.com/home/101-hypnos-rivista-di-letteratura-weird-e-fantastica-vol-10-9788896952863.html?search_query=seignolle&results=2

Lectures autour de la Sologne

La municipalité de Pierrefitte, Pirkko Turunen, première adjointe et Mathias Hébert (à l’initiative) ont organisé une soirée lecture, mardi soir. Il était proposé de « venir partager le texte de votre choix sur la Sologne ». Pierre Aucante était l’invité, lui qui connaît si bien la région.
Ainsi, Rosine est venue lire quelques vers du poème Fuite en Sologne de Victor Hugo, véritable carte postale de la Sologne, Mathias des extraits du Raboliot de Maurice Genevoix, Pirrko avait choisi le livre En Sologne de Claude Seignolle, Odile a évoqué quelques pages du livre de Marieke Aucante En écartant les branches, histoire qui lui a rappelé des souvenirs d’enfance, Pascale, « amoureuse de la Sologne », a chanté La Sologne a cappella.
Après chaque ouvrage, une discussion se tenait avec Pierre Aucante, incollable sur la Sologne et sur les auteurs. On a parlé du loup, des grillages, de la chasse, de la manière dont les habitants se réunissaient autrefois dans les villages.
Une vingtaine de personnes était présente, toutes ont trouvé cette soirée agréable et aimeraient participer à d’autres lectures, sur d’autres thèmes.

Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/loir-et-cher/commune/pierrefitte-sur-sauldre/lectures-autour-de-la-sologne

LA BRETAGNE COMME ILS L’ONT AIMÉE

 

Poètes, conteurs, peintres, photographes… Les éditions Omnibus ont réuni dans un livre des extraits d’œuvres parmi les plus belles consacrées à la Bretagne. Landes, forêts et villages nous mènent de Saint-Malo à Guérande, et de l’île de Sein à Brocéliande.

 

 

 

Le Bretagne comme ils l’ont aimée est une danse intemporelle résumée en cinq chapitres thématiques : An Arvor  (La mer), Nature ensorcelée, Une foi vibrante, Le sel de la nostalgie, Terre de légendes. Ainsi défilent les souvenirs de Chateaubriand, Pierre Loti, Mona Ozouf, Ernest Renan… ; des extraits de romans : Balzac, Julien Gracq, Pierre-Jakez Hélias, Simenon… ; Quelques contes et récits signés Claude Seignolle, Paul Sébillot, Émile Zola… Des chansons de Théodore Botrel et Hersart de La Villemarqué… ; des poèmes aussi : François Abgrall, Anatole Le Braz, Georges Cadoudal… Tous évoquent la Bretagne comme ils l’ont aimée avec une curiosité bienveillante.

La sélection des textes accompagnés de grands tableaux d’époque est faite par Valérie de Sahb. Sorte de voyage vers Pont-Aven particulièrement bien documenté. Dès l’introduction, une nouvelle de Maupassant évoque « L’image de la Bretagne qu’avait le Paris intellectuel de la IIIe République : celle d’une terre exotique, sorte de tiers monde à la fois proche et lointain qui restait à civiliser ». Paris ! Toujours Paris contre la province – Non pas l’inverse.  Mais les textes qui suivent évitent l’écueil du jacobinisme délétère ; on y retrouve le normand Flaubert et le (très) parisien Proust, qui parlent en premier lieu de la nature et laissent au second plan les autochtones pour se concentrer sur l’ensorcellement d’une Bretagne nourricière.

Ce recueil est un voyage, autant pour les Bretons que les étrangers ; manière de (re)découvrir la littérature locale à travers les œuvres que lui auront consacré bien des talents épistolaires. Un livre intelligemment construit où une introduction concise mais suffisante précède chaque texte. Il n’est pas à douter que l’ensemble touchera les amoureux de la Bretagne. Les autres aussi. Qui souhaitent la découvrir.

Jérôme ENEZ-VRIAD

La Bretagne comme ils l’ont aimée – Textes choisis par Valérie da Sahb – Préface de Daniel Cario – Éditions Omnibus  – 192 pages illustrées – 27€ – Format : 190 x 255 mm
Illustration: « Voiles » de Emil Benediktoff Hirschfeld – 1867 Odessa/1922 Concarneau  (Collection particulière)

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LA BELLE PETITE REINE

Le soleil du golfe battait à mes tempes. La plage vibrait de chaleur. Il faisait torride et ma peau cuisait en sacrifice à l’esthétique. C’était en mon temps d’errance et de culturisme – le temps du Corps – une de ces années 50 où je brunissais, sur dix couches, de dix soleils européens, allant des roches usées de la Baltique aux criques crétoises ; des plages atlantiques aux berges du Volga et respirant les santés de partout. Mais, ici comme ailleurs, je devais me dissimuler telle une honte et là, derrière un bouquet de tamaris, je gisais patiemment crucifié au sable, nu et seul au soleil de Grimaud.

Soudain, les tamaris trahirent une visite. Je me redressai vivement, me cachai des deux mains et vis cette jeune femme sportive, souvent aperçue dans les parages, qui, me rassurant d’un geste complice, hésita à peine pour se mettre dans la même tenue que moi, s’offrant elle aussi au soleil avec abandon à cette pureté qu’est – quoi qu’on en médise – le caractère et la communion des nudistes.

Allongés l’un non loin de l’autre ; parfaitement à l’aise de corps et d’esprit, nous fîmes conversation, liant peu à peu connaissance. C’était une stéphanoise. Elle campait non loin en compagnie de ses deux enfants, une fille et un garçon. Avec une douceur atteignant peu à peu à la mélancolie, elle me parla longuement de cette fille, une enfant de quatorze ans, sa petite reine.

Cependant, à mesure qu’elle me décrivait sa beauté, sa grâce, son intelligence et aussi sa grande fragilité, je me sentis non exalté mais envahi par une indéfinissable gêne, au point que j’eus envie de briser la conversation. Pourquoi ? Ce sont là plus que des sensations : des avertissements.

J’appris alors que sa petite reine était condamnée à mourir bientôt, dans un mois, dans un an, tout à l’heure, peut-être maintenant. Elle savait qu’elle allait partir là-haut mais on la préparait avec tant de délicatesse à ce voyage qu’elle était pressée d’aller dans cet autre pays où il n’y aurait plus maman tout de suite, ni son frère, et pourtant encore plus de gentillesse autour d’elle.

« Elle sait tout, monsieur, elle devine tout. Si vous la voyiez, si vous étiez sous son regard, vous comprendriez ce qu’est l’intelligence vif argent. Elle ne peut presque plus bouger, mais son corps est aussi harmonieux et souple que si elle jouait avec les autres enfants. C’est une petite reine blonde : Ophélie ou Ondine, prisonnière. Voulez-vous la voir et lui dire que vous l’aimez beaucoup, qu’elle est bien plus belle qu’on n’ose le dire. Voulez-vous lui parler un peu. Cela nous ferait tant plaisir… »

Et elle me quêtait avec espoir. Nous passâmes nos maillots de bain. Je la suivis. Le camping était proche. La caravane de cette dame à l’écart. Une vaste toile déployée en fer à cheval et maintenue par de hauts piquets, protégeait la petite reine du soleil et, aussi, des passants indiscrets.

Je m’approchai, ému… Mais, aussitôt, je me mordis les lèvres pour ne pas trahir mon effroi au spectacle que la mère inconsciente ne m’épargnait pas, soulevant la couverture sans pudeur ni honte sur une épouvantable dégénérescence humaine, coquette d’un maillot deux pièces en fines dentelles, pitoyable petite monstruosité, corps décharné aux membres grêles, éparsement velue, d’âge indéfinissable, squelette ramassé en crabe, remuant d’un perpétuel tremblement, tête hydrocéphale mais au regard si beau, profond, si vif qu’à mon tour, malgré moi, je lui dis dans un élan de sincérité : « Que tu es belle ! »

Un voyage dans le temps dans les archives de la police parisienne? Une probable légende urbaine

 

 

 

 

 

Article de Bruno Mancusi

 

Dans Invitation au château de l’étrange (1), Claude Seignolle (1917-2018) raconte une curieuse histoire de voyage temporel.

« En fin de journée » (pas de date), un étudiant vient s’asseoir sur un banc, avenue de Breteuil [Paris 7e]. Un vieil homme s’y trouve déjà, habillé « en redingote 1900 ». Ils discutent, se trouvent un intérêt commun pour la musique et l’homme âgé invite l’étudiant à le suivre jusque chez lui pour un petit concert. Le dîner et le concert sont excellents, les invités agréables, on se sépare donc très tard, avec regret. Le lendemain matin, l’étudiant s’aperçoit qu’il a oublié son briquet sur le rebord d’une fenêtre du salon. Il retourne donc chez son hôte et sonne, mais personne n’ouvre. Il frappe et tambourine à la porte, tant et si bien que la concierge rapplique avec deux policiers. L’étudiant est embarqué au commissariat où on lui apprend que cet appartement, qui est sous scellés, est vide depuis 2 ans. Stupeur de l’étudiant qui n’a vu aucun scellé et qui décrit au commissaire son hôte et l’intérieur de l’appartement. On y retourne donc : les scellés sont intacts. On entre dans l’appartement. L’étudiant reconnaît les lieux, mais il n’y a plus de meubles, tapis et tableaux, il n’y a plus que de la poussière, sauf… sauf dans le salon, bien sûr, où il récupère son briquet.

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