Marie La Louve

 

 

 

 

 

 

Editions des 4 vents. 1947

 

 

 

 

 

 

Paris, Domat-Monchrestien, 1949
292 pages

Paris, Editions de Sologne ; 1970
182 pages
Imagé par Marie France Thébault

Paris, Phébus, 1987
182 pages

Paris, France Loisirs, 1988
173 pages

Paris, Presses Pocket, 1989

Collection Large Vision
Deux tomes, 1995

Paris, succès du livre, 1995

 

 

 

 

 

 

Les Malédictions T1, Phébus, 2001

Etudes, Thèses & Biographie sur Claude Seignolle

A la recherche du vrai à travers l’oeuvre de Claude Seignolle

Doyon, René Louis
Paris, La Connaissance, 1959
57 pages

Un aventurier de l’insolite :
Claude Seignolle

Bernard Planque
Périgueux, Fanlac, 1960
204 pages

 

Reprint Un aventurier de l’insolite , 1992
100 exemplaires hors commerce réservés aux amis de l’auteur.

 

 

 

 

 

 

Terroirs et Diableries de Claude Seignolle, André Rousseau, 1960

Du chien au loup-garou dans le fantastique de Claude Seignolle
Paris, Maisonneuve & Chantemerle succ, 1961
236 p

Du fantastique en littérature. L’exemple de Claude Seignolle
Paris, Mercure de France, 1962
Extrait des Chroniques Sentimentales
29 p

 

 

 

 

 

 

Les cahiers du chêne d’or n° 5 / fantastique et sorcellerie. Paris. 1963. Dossier « Claude Seignolle »

Fantastique
Belgique, la dryade, 1966

Au pays du Fantastique
Belgique, la dryade, 1966

Cahiers d’études des arts et littératures de l’étrange, Marseille, n°1 ; 1970
97 pages

Le Folklore de la peur dans l’oeuvre de Claude Seignolle

Gilles Raymond
Bruxelles, Université libre, 1974
206 pages

Analyse structurale et thematique de quelques nouvelles de Claude Seignolle, Genevieve Chatry
Paris, Université de la Sorbonne, Paris III, 1986
122 pages

A propos de Claude Seignolle et les autres
par Willy Lassance, 1985, Editions La Dryade

André Hardellet, Ma Main… Lettres inédites à Claude Seignolle. Sylvain Goudemare 1988. In-12 broché de 42 pages au format 13,5 x 18 cm sous couverture avec photo en pied d’André Hardellet. Collages & fac-similés en hors texte. Edition originale tirée à 500 ex.

Le réel et le surréel dans l’oeuvre de Claude Seignolle

Bencharit Judharat
Paris, Université de la Sorbonne, Paris III, 1991
255 pages

Un Docteur ès-diableries : Claude Seignolle

Plaquette tirée à 50 exemplaires, mélange d’articles parus de 1962 à 1965

Promenade sentimentale bibliographique au pays de Claude Seignolle
par la Librairie Les neuf muses par Alain Nicolas. 1992. Bibliographie Seignollienne portant uniquement sur les éditions originales

Claude Seignolle, le meneur de contes

Marie-Charlotte Delmas , Editions Le Temps qu’il faut, 1995
91 pages

Le Diable à travers les nouvelles campagnardes de Claude Seignolle

Estelle Perrin
Saint Etienne, Université Jean Monnet, Août 1995
76 pages

 

Seignolle, Le Bateleur de chimères
Marie-Charlotte Delmas, Editions Hesse, 1998
187 pages

Otrante, Art et littérature Fantastique

Groupement d’études et d’Esthètique sur l’Etrange et le Fantastique de Fontenay, 1998
244 pages

 

 

 

 

 

 

Requiem, « Archives du vampirisme », n°8, Montpellier, 1998. Dossier « Seignolle »

Hauteurs, Gros plan sur Claude Seignolle

Revue littéraire du Nord et d’ailleurs, 2000
146 pages

 

 

 

 

 

 

Khimaira, n°13. Belgique, 2002. Dossier « Seignolle »

Promenade avec Seignolle

Denis Labbé, Les éditions de l’Oeil du Sphynx, 2001
181 pages

Seignolle et le fantastique. Colloque de Cerisy-la-salle, Editions Hesse 2002, 359 pages

Claude Seignolle : Du sacré à l’étrange, Roland Ernould. Editions L’Harmattan (2005)

Claude Seignolle, ou, La puissance du désir, Roland Ernould. Editeur : Hesse (2006)

 

Claude Seignolle et l’enchantement du monde, Roland Ernould. Editions L’Harmattan (11 avril 2007)

 

Des croyances populaires au frisson fantastique : L’écriture de la peur dans les quatre romans de Claude Seignolle , par Sidney Bonnefous

Tirage : 100 exemplaires. Université de Toulouse Le Mirail septembre 2012. Editions Artélia, Sceaux

Gisors. Ed. Boisgeloup, 2009. La Bibliographie de Claude Seignolle par Alain Sprauel

Bibliographie et iconographie de toutes les parutions jusqu’en 2009 comprenant plus de 500 illustrations et photographies. Parution de la Véritable bible iconographique sur Claude Seignolle, fruit du travail de longue haleine effectué par Alain Sprauel, bien connu du milieu pour ses travaux bibliographiques.

Seignolle – 95 ans de diableries , par Alain Sprauel

Tirage : 95 exemplaires numérotés (+ 5 hors commerce) Couvertures avant & arrière et dossier final pastichant les éditions Marabout des années 60/70 qui ont fait connaître Seignolle

 

 

Claude Seignolle ou la plume épistolaire

Grand talent de plume, il aime rester en contact permanent avec ses amis. Souvent, la longue et élogieuse lettre à la fois suit la conversation téléphonique et apporte quelques autres pierres indispensables à la future discussion… Toutes les occasions sont bonnes pour continuer à tisser ces liens présents avec ses  » amis lecteurs  » qui sont souvent aussi ses  » avocats « , liens très étroits qui uniront Claude au futur lectorat . Claude Seignolle veut connaître les personnes qui se chargeront de transmettre sa parole d’ethnologue, de folkloriste et d’écrivain…Ses prophètes… Il veut s’assurer que cette tâche sera au mieux accomplie …Et elle le sera…

Voici quelques passages de lettres écrites à l’intention de l’un de ses amis, Arnaud Huftier, passages de lettres reportés, en guise de préface, au sujet de l’ouvrage d’Arnaud Huftier intitulé L’Unité Double, Jean Ray-John Flanders et publié en 1998.

Delphine P.

22.09.97

Cher Arnaud Huftier,

Désolé de vous avoir envahi hier après-midi (et soir) de ma faconde mais vous êtes coupable de m’avoir écouté jusqu’à mi-bout sans m’interrompre.

(…) Voici quelques petits plats supplémentaires utiles à ma connaissance : ces livres que vous n’avez peut-être pas et qui confirment le on-dit :  » parler ou serrer la main de Seignolle équivaut à provoquer l’arrivée d’un rayon de bibliothèque chez soi  »

Excusez-moi mais je suis comme ça, spontané et pieds dans les plats.

Sympathiquement vôtre.

Claude Seignolle

 

 

6 XI 97

Cher Arnaud Huftier,

Je vous renouvelle mes remerciements pour le splendide cadeau rayen d’où se dégage la vérité secrète des cadres mystérieux de notre ami, si tant Nosferatu et cependant, pour moi, la crème des preux en rupture d’armure et à la recherche d’âmes encore émerveillables (!) si l’on peut dire d’un homme fait mythe.(…)

A bientôt et merci de ces belles attentions que vous m’offrez.

Claude Seignolle

 

 

14 XII 97

Cher Arnaud Huftier, Je viens de lire votre introduction d’un trait. Vous savez faire revivre comme on aime les gens qu’on aime. Quel éloge au conteur!
Ce petit godet de votre fabrication laisse présager d’un sacré tonneau diablement fourni d’idées.
Et je lis votre citation relative à ma personne et je vous en remercie tout simplement parce que je suis de ceux qui (sans aucun orgueil) aimerait laisser des traces durables de leur passage ça et là, tel le lierre qui, même mort, laisse des petits bouts de ses racines racornies entre les pierres des murs séculaires.
Vous dites de bien belles et justes choses sur la création des légendes- il faudra que je vous parle de Bergier…Un champion dans le genre.(…)

A vous.

Claude Seignolle

 

 

22 XII 97

Cher Arnaud,

Vraiment, j’ai la chance des amis à qui on confie l’inédit et les faveurs! Votre texte m’a happé mais j’avoue que le primaire en moi a dû aller lentement dans le style archi-pointu de votre chapitre 1 ou pourtant vous exprimez ce que j’ignorais de ce Christian Signol qui vend tant de livres qu’on ne lira peut-être plus dans 20ans. Curieuse coïncidence: j’attendais depuis longtemps que quelqu’un m’éclaire sur nos démarches différentes, justement souhaité par moi à qui on a dit (Peyramaure) qu’il avait longtemps souffert chaque fois qu’on le prenait pour moi (comment vont vos histoires, cher Christian Seignolle?)
Par contre, petit lait par la présence de Jean Ray dans votre chapitre 2. Quelle connaissance de l’homme, quelle richesse tant en lui qu’en vous qui le racontez jusqu’à la précision du micro-mot!
Ca va faire un sacré bouquin et l’éditeur doit bouillir d’impatience(…)
Mon bon Arnaud, je suis heureux de vous connaitre et vous savez défendre ceux que vous aimez.

A bientôt

Claude Seignolle

 

 

9. I. 98

Cher, efficace et bon Arnaud,

Avant toute chose et en priorité j’aimerai relire vos transcriptions (de Luc Ruiz et de vous) de mes entretiens, car je ne me fais pas du tout confiance dans mes propos bavards, donc parfois confus. Je compte sur vous. C’est capital car je peux affirmer ou supprimer des sous-entendus à l’opposé de ce que j’ai voulu exprimer: c’est là le grand danger qui menace sans cesse le conteur qui, devant l’approbation d’un regard d’auditeur, veut continuer à le séduire coûte que coûte avec des mots creux qu’il emploie alors. Belle musique pour soutenir la gestuelle mais piètres idées une fois jetées sur le papier: image: les poissons exotiques colorés deviennent gris hors de l’eau! (…)
Après lecture de la suite sur Jean Ray: à vous lire je me sens tout minuscule tant votre horizon atteint les limites solaires.
Je crois que pour vous pénétrer, il faut une préparation universitaire si ce n’est universelle: rien que les « préliminaires du je » qui sont votre cri du coeur, en dehors même de votre Jean Ray, mériteraient- cher poète du grand- un long développement de chaque porte ou fenêtre que vous entrouvrez sur ce sentiment si personnel…
Alors, le petit moi vous regarde, vous déchiffre et , en même temps, revoit l’image, chez lui, de cet Arnaud là qui tisse sans répit une grande tenture d’idées pour moi remuantes jusqu’à la secousse.

Cette richesse m’oblige à y revenir sans cesse comme un retour risqué dans la caverne d’Ali Baba d’où on ne peut emporter que peu chaque fois, nous obligeant à y retourner par générations des siècles durant, sans jamais pouvoir en faire le dérobage complet. Jean Ray- le veinard- profite de cette aubaine enrichissante qui le couvre de bijoux somptueux autant que, peut-être, n’en a t-il jamais espérés. Je ne sais pas analyser, mon laboratoire d’opinions est très rustique, aussi pardonnez-moi de me risquer à des remarques peut-être  » à côté » mais ce que je sais, moi, c’est que vous me plaisez énormément déjà par la simplicité de votre personne parfois pudique qui ne veut pas faire de peine aux autres.
Cette délicatesse, complétée par votre savoir-dire, va loin en moi et ce que vous avancez ça et là me concerant, j’y crois d’autant plus fermement que vous n’êtes pas un flatteur (et pourquoi mon Dieu!)
De nombreux fils secrets nous relient et je vous renouvellerai tjs, avec mes moyens paysans, ces solides tapes sur le bras que nous nous donnons à la campagne depuis bien plus longtemps que les gens de la ville, de m’avoir associé au dernier espoir d’immortalité de Jean Ray: c’est donner corps à nos rêves et garder chair à nos gisants.
Merci pour nous…

J’ai bien apprécié le travail de Jean Ray sur  » la hantise des carrefours » et je pourrais faire pour ma part cent articles sur les mille motifs du folklore français dont les Evangiles du Diable sont un faible aperçu. Il faudra que je vous offre mes livres de traditions populaires pures(…)
Je suis très heureux d’exister dans votre prochain livre.

A vous,

Claude Seignolle

 

 

15.01.98

Lettre écrite dans le souffle apaisant que vous venez de m’offrir à l’instant.Merci.

Cher Arnaud,

Je suis ébloui, heureux, confondu, satisfait, soulagé par le contenu, le ton et la vérité de votre présentation des Entretiens pour Otrante. Jamais personne n’avait vu aussi juste ma position vis-à-vis de mon œuvre. Ce que vous m’aviez dit au téléphone de la rédaction négative de certaines personnes à ces entretiens où ils n’avaient pas perçu l’écrivain expliquant sa technique et ses motivations et qui m’avait, je l’avoue, chagriné, se trouve tout d’un coup effacé, oublié grâce à votre plume subtile et parfaitement juste. Merci de souligner que je suis un  » cas  » et de l’expliquer.
Enfin j’ai trouvé celui qui voit et sent le Seignolle que je suis et j’ai bien envie de faire tirer à part votre texte pour l’offrir à tous ceux qui, venant me voir pour des interviews, repartent parfois aussi affamés qu’en arrivant chez un supposé  » gendelettre « . Si vous gardez la haute main sur la suite des entretiens confus entre nous quatre (Ruiz, vous, Mellier et moi), je vais pouvoir dormir tranquille, vous saurez sertir les quelques  » pépites  » tirées de mes boues volubiles mais pures et coulant de source… (…)
Je lis que vous faites feu de toutes saillies sur l’abrupte falaise de ma personnalité et cela explique les stupéfiantes explications de la démarche rayenne que je vais poursuivre dans votre chapitre VIII dès que j’en aurai fini avec la relecture, réécriture de passages des Evangiles Du Diable : urgence qu’exige Bouquins, le grand prioritaire du moment.(…)

A bientôt, votre ami

Claude Seignolle

N.B. Quand je pense que toute cette œuvre est le produit de choses vues et ressenties à travers un monde à l’agonie, je me dis que j’ai eu la chance de rester moi et de m’en tenir là envers toutes les commandes alléchantes qu’on me fit.
Chapeau Mr Huftier, vous me racontez comme si j’étais un  » éclat  » d’homme que vous venez de décrypter et que vous allez transmettre avec la solidité d’une fidélité sans doute nécessaire à votre tempérament généreux. Je suis  » moi  » et vous m’y laissez Mon amie, qui vient de vous lire, me dit :  » C’est bien toi, ça !  » et l’a aussitôt relu pour s’assurer de ne pas avoir jugé trop hâtivement et, après être allée voir dans le Larousse un certain mot :  » Ton amine jette pas les expressions à la légère, elles disent ce que ça veut dire « Il s’agissait de « concaténés « , terme barbare pour l’aborigène périgourdin sans doute aussi petit-fils de Cromagnon – Au fait, voici 65 ans, à la réunion mensuelle de la Société Préhistorique Française, j’ai marché par mégarde sur les orteils de Peyrony, le savant découvreur au début du siècle des grottes de la Vezere et grand désensevelisseur de l’Homme de Cromagnon…

Il a hurlé si sauvagement qu’aujourd’hui je me demande si je n’ai pas entendu le cri de l’ancêtre proféré par celui qui l’a décrypté.

 

16.I.98

Cher Arnaud,

J’ai fait quelques mises au point justifiées sur votre texte: avez-vous reçu ma lettre d’hier où je vous clame ma reconnaissance d’avoir su dire ce que personne ne semble avoir compris?

Merci pour la copie d’Ontogénèse et Philogénèse fantastiques à travers l’oeuvre de Jean Ray: john Flanders où je vois que j’étais déjà dans votre esprit critique et comparatif avant nos rencontres. Il me reste à plonger dans le maëlstrom du chapitre VIII « Jean Ray » et rien qu’à en voir l’écume je sens que ce sera du grand Huftier! Trève de compliments…

Votre ami

Claude Seignolle

 

 

22. I 98

Hier j’ai eu Luc Ruiz au téléphone et je lui disais la fascination que j’éprouve pour votre scalpel d’analyste chirurgical, et même, ma sincérité à avouer le primaire devant un texte ( votre chap.VIII) non seulement universitaire mais également hermétique par endroit. Faut-il être simple d’esprit ou orgueilleux pour juger ce que l’on dit des autres? En tout cas, je mise sur la clarté que vous allez apporter dans mes propos bavards qui, eux, doivent à leur tour vous paraître barbares, incohérents et sans queue ni tête. Faites donc un miracle, Arnaud!

Au fait, ne faudrait-il pas éclairer votre citation de  » celui-là-moi » qui ait été jeté dans la seine pour sauver une noyée, tout comme on m’a obligé d’écrire en fiction ce que j’aurais trouvé dans une réalité folklorique? Reste qu’il y aurait à employer mon cri du coeur sur l’homme que je suis et qui figure dans « le chupador »: « Et elle me parle comme à un enfant auquel il faudrait tout expliquer de la vie alors qu’en réalité je suis un homme sachant tout d’elle mais qui, sur le point de la perdre, aime s’entendre rappeler ce qu’il sait comme s’il ne l’avait jamais su. »

Amen…

Claude Seignolle

 

En quelques mois, Claude avait adopté l’écriture leste et vivante, judicieuse et pertinente d’un autre  » avocat  » de sa propre personne. Un  » abominable critique de vérité « , certes, et vous en jugerez à la lecture des articles d’Otante 10, mais dont il reconnaît le goût extrême pour les mots vrais et justes, précis en Diable et à l’impact souvent tranchant. Tout est dit, en deux lettres qu’il lui adressa, et que j’ai pris soin de choisir parmi les dix dont Arnaud Huftier nous a bien généreusement fait cadeau, en guise de préface à son ouvrage. Merci à lui.

 

Claude Seignolle : Enlumineur d’histoires

 » Voici l’histoire de nos  » pays  » à travers des milliers de pages racontant la tradition populaire.

Voici un conteur – né, intarissable, prêt à bondir d’un sujet à l’autre sans qu’on y prenne garde, un inlassable enlumineur d’histoires. Claude Seignolle porte à lui seul une partie de l’histoire de France, son folklore, ses légendes, ses superstitions, croyances, facéties, sorciers et diables divers. On trouvera dans ces quatre gros volumes des histoires des pays de la Bretagne au Limousin en passant par la champagne, la Provence, l’Auvergne…Auteur de nombreux contes comme ceuxd de la nuit des Halles, Caude Seignolle a regroupé une foule de récits merveilleux, d’un nombre considérable d’auteurs inconnus ou tombés dans l’oubli[…] Il sait faire du détail un diamant…  »

Par Alfred Eibel, valeurs actuelles,

24 mai 97

 

Article sur La gueule

 » Claude Seignolle est l’un des plus grands ramasseurs de contes, récits, légendes de France de ce siècle, plus de cinq mille histoires rassemblées durant sa vie. Sait-on qu’il est également un conteur stupéfiant qui enthousiasma Lawrence Durrell, l’amenant à préfacer La Malvenue. Personnage haut en couleur au maintien de Barbey D’Aurevilly, Seignolle sous ses différents masques a toujours évité de se livrer.  »

Valeurs actuelles, avril 99

 

Magazine Solognot : Une rencontre avec Claude Seignolle

 » Popularisée par Philippe Legendre Kvater, l’image de Claude Seignolle en  » meneur de Loups  » s’est peu à peu imposée, figeant le Mythe. Mais où donc se terre t-il ? Pas en Sologne, ça se saurait. Peut-être dans son Périgord Natal, dans une maison rustique mais cossue, de celles où aiment à se retirer les hommes d’importance. En fait, ce n’est pas un grand mystère, il n’a jamais quitté le territoire de son enfance, étouffé par une fôret de béton du côté de Robinson. Il s’y est creusé une clairière luxuriante. Un peu reclus certes, mais il continue d’affréter des cargos de papier et de voyager dans les provinces de l’imaginiaire…en Seignolland  » .

 

Les passages en Seignolland

 

Alain Delbe et l’île du sorcier

 » Que pensez vous de ça ? La porte vient à peine de se refermer. Nous sommes encore debout dans le corridor. Délaissant les présentations, Seignolle me tend une lettre jaunie, un double feuillet couvert d’une élégante écriture. Je le sais collectionneur d’autographes et, flairant l’épreuve dont dépendra ma part des secrets du lieu, je concentre mon attention sur la lettre[…] Je regarde autour de moi. Où suis-je donc ? Je suis venu rencontrer l’écrivain, le  » chasseur de mauditions  » dont les livres d’ « envoûte  » me fascinent depuis adolescence.[…] Me voici devant un véritable  » capharnaüm  » de livres, de tableaux, une brocante de bibelots, statues et vieux papiers. Il y en a partout, aux murs, par terre, sur le canapé. Une énorme table en est toute couverte. Les étagères sont si chargées qu’il faut prier que jamais ne leur vienne le moindre hoquet. Tout cela vibre des couleurs rouges et noires, nuit et feu, des peintures au point que je crois me trouver dans les coulisses d’un fameux Opéra, hanté d’on ne sait quel fantôme, où l’on entreposerait en vrac les pièces les Plus hétéroclites en prévision de tous les décors possibles…

 

Arnaud Huftier et la difficulté du face à face :

 » Une entrevue avec Claude Seignolle se présente alors comme un maelström où il est difficile de trouver objet tangible où s’accrocher : la spirale de ses paroles emporte tout sur son passage, charrie anecdotes, joue volontiers de différents registres, alterne sa puissance verbale, ne s’essouffle pas. Physique que d’interroger Claude Seignolle : venir avec des questions précises, s’essouffler à les poser et reposer, se voir repartir avec elles, sans réponses, mais avec des réponses à d’autres questions, celles que vous ne lui avez pas posées ! Alors certains seront déçus : n’avoir pas rencontré l’écrivain qui commente son œuvre mais un homme  » fougueux  » qui commente sa vie dont l’écriture fait partie. Alors certains seront fascinés d’avoir découvert un caractère humain derrière le nom.  »

 

Claire Panier et son passage en Seignollerie :

 » […] Finalement, la porte s’efface et l’auteur de l’Isabelle m’interpelle en ne m’accordant que le temps d’une bise :  » Entrez, attention !  » Je me fige, interdite : quoi, attention ? mais non rien. Il ferme vite la porte sur nous à cause d’un voisin qui passe sur le pallier, et me montre le chemin. Effectivement : Attention. Attention au chemin de tapis rougeoyants qui cachent des marches traîtresses, juste hautes des petits centimètres qui suffisent à ce que vous vous rompiez les os. Une qui monte, une qui descend, espacées d’un pas ou deux seulement. Le couloir est tassé, court et étroit, tapissés de livres et de bricbrocs. J’avais pourtant lu le compte rendu d’Otrante, et d’autres aussi, mais je suis incapable de bouger. C’est  » comme dans les livres !  » Et des livres, il y en a partout, mais ce qui m’assaille d’abord, ce sont les visages, tous ces visages de pierre qui surveillent les lie. Claude Seignolle parle, vite, et m’entraîne dans une visite des lieux qui me paraît trop rapide, trop hachée. Il m’interroge, me demande ce que j’en pense.[…] Le tourbillon m’emporte, couloir de droite, première alcôve : les livres[…] Une caverne feutrée dans laquelle je fus accueillie chaleureusement par Claude Seignolle, mais pas par ses murmures d’hier et d’avant hier. Une ambiance toute FANTASTIQUE, donc ce lundi 30 octobre 2000, qui me permettra de relire les contes et nouvelles du Seigneur de Sologne, passeur des siècles et bientôt du millénaire, avec un regain de frissons[…] »

Bandes dessinées et adaptations pour la jeunesse

1987
La Malvenue
Dessin et adaptation de Bruno Loisel, Anvers, Loempia

La malédiction, Bruno Loisel

La Malvenue (le marais maudit) – Claude Seignolle & Bruno Loisel Comic – 1986

1988
La Malvenue
Dessin et adaptation de Bruno Loisel

1990
Le Gâloup
Dessin et adaptation de Bruno Loisel, Anvers, Loempia

1999, Bellagamba, La Chasse aux ombres, par Cabanes et Klotz
Editions Casterman

 

 

 

 

 

 

Comme une odeur de diable, Laurent Lefeuvre, Mosquito, 2017

 


 

 

 

 

 

 

Le Meneur de loups, Bayard Presse, 1979. Illustrations : Philippe Fix

 

 

 

 

 

L’homme au 7 loups. Bayard Presse, 1990. Illustrations : Philippe Fix

1996
Le meneur de loups,
Editions Mille regards

 

 

 

 

 

 

Jean de l’Ours, Hesse, 2004. Illustrations : Philippe Legendre-Kvater


Découverte de Seignolle par Thomas Owen

J’ai voulu connaître ce personnage qui m’avait autant impressionné – au demi siècle de ma vie – que l’avait fait Jean Ray quand j’avais dix-sept ans. Une correspondance se noua et une amitié griffue, pleine de flammes et de ténèbres. Jean Ray m’impressionnait par les prestiges de son inspiration brumeuse et le rayonnement d’une aventureuse personnalité.

Claude Seignolle faisait naître en moi une sourde terreur, par une sorte d’immobilité menaçante, par un mystère autour de sa personne, par la sensation qu’il constituait le point de rencontre d’un réseau de sortilèges, de malédictions et de conjurations qui n’étaient pas seulement de la littérature, mais une science appliquée, un savoir aussi riche que la Somme du Grand-Albert. Jean Ray était un bourlingueur dont l’imagination parcourait le monde. Claude Seignolle était un paysan madré, sorte d’araignée au centre de sa toile, bien au chaud dans son poil visqueux.

Je l’ai rencontré depuis et j’ai appris à le connaître. Il est sympatique, redoutablement. Volontiers rieur. Il pourrait être achéologue, professeur, éleveur d’abeilles, guérisseur. Il a le physique rassurant. Mais dans son regard brille une flamme qui ne peut être que le reflet du grand brasier.

Depuis des années, Claude Seignolle – par l’innocent détour et sous couvert du folklore – collectionne les diableries comme d’autres les papillons. Au contact de la terre de Sologne, toute gonflée des bouillonnements de la légende, il sent, il vit le monde des croyances paysannes, des craintes toujours présentes, des hantises inavouées. Il en est devenu en quelque sorte le conservateur le plus qualifié et personne, dans la littérature d’aujourd’hui, ne peut lui disputer cette place d’initié, au carrefour de l’éthnographie et du subconscient. Au coeur de ces magies qui poussent leurs racines bien loin dans le passée, il respire (comme il le dit lui-même) « les âcres senteurs qui émanent des perpétuelles flambées de l’imagination populaire ».

Claude Seignolle, pensif et patient en son antre de Robinson du temps de la brocante (1974), Revue Nostra

Son oeuvre littéraire, d’une haute et rare qualité, est née d’une longue fermentation de l’âme au contact des sorciers, de rebouteux, des jeteurs de sorts, des loups-garous, ou encore des lavandières de la nuit. Il a lu les vieux grimoires ; interprété les présages, connu les secrets de l’envoûtement. Il a guetté les revenants derrière un mur de cimetière, s’est perdu dans les marécages maudits, a pénétré la nuit, lumignon au poing, dans les étables malèficiées où on le mandait pour Dieu sait quels exorcismes.

Cet observateur passionné et lucide de l’angoisse des hommes, au contact de l’étrange et de l’inexplicable, ne demeure pas longtemps insensible à la peur qu’il sent naître et grandir autour de lui. Les minces nappes de ce brouillard mental qui sourd de la terre, des êtres et des choses, viennent peu à peu s’épaissir autour du conteur qui ne les a point conçues. Le voilà pris dans les enroulements reptiliens de cette opacité redoutable. Comme l’enlisé, il veut crier, retrouver l’air libre en tendant désespérément le bras. Trop tard !… Il ne s’appartient plus. Il se perd et nous avec lui !

Ce portrait de Claude Seignolle demeurait incomplet si un mot n’était dit de cette sensualité quasi primitive qui donne à ses personnages leur véritable dimension humaine au coeur même de l’aventure fantastique. Un feu venu du fond des âges échauffe les reins des hommes aux gestes lourds ; une odeur de foin, de feuilles et de peau caressée par le soleil monte du corsage et des bras nus des filles cherchant l’amour et le fuyant dans le même temps ; l’herbe, la rivière, les souches brûlées, le chien mouillé, le troupeau qui passe ajoutent un bouquet particulier aux senteurs paysannes. Mais les plaisirs champêtres sont dans l’ombre des buissons. La porte de la grange s’est ouverte brusquement sur un courant d’air galcé. Une petite flamme a couru au ras du chemin.

Un grand cri sur la lande. Des yeux verts qui trouvent la nuit. Est-ce lui ? A n’en pas douter… Ma peau se hérisse… Sur ma main, une patte griffue…

Thomas Owenreproduit avec l’aimable autorisation de la revue Dryade (Belgique)

Les nouvelles érotiques (Sexie, Des Filles et des hommes, Inquiétantes adolescentes)

London, 1958, 158 pages
(Pseudonyme : Starcante)

Hong-Kong, 1958, 196 pages
(Pseudonyme : Starcante)

Venise, 1959 , 415 pages
(Pseudonyme : Starcante)

Paris, Jérôme Martineau, 1970, 280 pages
(Pseudonyme : Starcante)

Paris, jérôme Martineau, 1970, 217 pages
(Pseudonyme : Jean-Robert Dumoulin)

Montréal, Publications avant-gardistes, 1970 , 250 pages
(Pseudonyme : Starcante)

Paris, Le Grand livre du mois, 1984 , 254 pages
(Pseudonyme : Claude S.)

Sexie. Život nymfomanky , par Starcante

Propag-Service, Kladno 1990, 126 pages

Carnets Intimes , par Jean-Robert Dumoulin

Les Erotiques, Gérard de Villiers, 1991, Première édition

Paris, Zulma, Champs érotiques, 1998, 373 pages
(Pseudonyme : Starcante)

Carnets Intimes , par Jean-Robert Dumoulin

Les Erotiques, Gérard de Villiers, 1998

Eloge de la nymphomanie, Editions France Loisirs, 2002
Pour la première fois sous son propre nom.

Editions Cercle Poche, 2002

Carnets Intimes , par Jean-Robert Dumoulin

Les Erotiques, Gérard de Villiers, 2006

Sexie , Eloge de la nymphomanie, Tchèque

Sexie ou l’éloge de la nymphomanie, Éditions Dominique Leroy, 2013. Ebook

Oui, Sexie possède l’incommensurable charme, oui, l’infinie beauté, l’inévitable attirance de la baiseuse. Certains la traitent, péjorativement, de plaisir-à-tout, de nymphomane. Mais ce sont les éternels jaloux, impuissants et laissés pour compte de ce monde qui ne voient que mal en tout, plus particulièrement dans le domaine que je vais m’efforcer d’évoquer en ces pages édifiantes. »

Dans ces histoires lestes et très confidentielles, Starcante, l’auteur de Sexie, parle à merveille de ses aventures sexuelles. II en fait des contes pour adultes, gourmandises pour les sens. Spontanés, inattendus, parfois cocasses, toujours excitants, ces « contes et récits licencieux » constituent une sorte de folklore d’alcôve, une véritable ethnologie de la gaudriole sexuelle exhibée au grand jour.

Claude Seignolle présente cette nouvelle édition intégrale, revue et corrigée, des aventures de Sexie. Il avoue bien connaître leur auteur, caché sous le nom de Starcante. Les premiers recueils de cet « Éloge de la nymphomanie » furent d’ailleurs interdits et vendus sous le manteau. Autres temps, autres moeurs, autres bonheurs d’écriture que Claude Seignolle nous restitue aujourd’hui pour le plus grand plaisir du lecteur complice.


Sexie ou l’éloge de la nymphomanie, disque vinyl, 33 tours. Face A : Sexie chez le photographe, Face B : Olivia. Paris, jérôme Martineau, 1970.

Fiction ou réalité ?

Le Pantacle de l’ange déchu, Charles-Gustave Burg.. MARABOUT – GÉRARD, coll. Bibliothèque Marabout – Fantastique n° 495
1974.

 

 

 

 

 

 

Le Pantacle de l’ange déchu, Charles-Gustave Burg. NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), coll. Fantastique / SF / Aventure n° 36

Claude Seignolle est ici le facteur déclencheur d’une aventure terrifiante,  Marabout (1974)

Sous le pseudonyme de Charles-Gustave Burg (du nom même du héros de l’histoire) se dissimule un écrivain alsacien pour qui le fantastique est l’expression de la vraie vie -celle que la réalité, avec ses désordres et ses fausses évidences, cherche toujours à étouffer et à combattre.
     Charles-Gustave Burg, qui fut libraire au Quartier Latin et qui est aujourd’hui retourné vivre en Alsace, est aussi un ardent défenseur de la nature, des traditions populaires, des valeurs premières de l’humanité. Ce seul roman connu de lui en témoigne du reste de manière non équivoque, tout en révélant un auteur fantastique qui ne ressemble à aucun autre.
     Publié en 1974 par Marabout dans une version abrégée, Le pantacle de l’ange déchu retrouve ici sa version complète revue et mise au point par l’auteur à partir des recherches les plus récentes. (source : https://www.noosfere.org)

 

 

 

 

 

 

Révélations sur la mort d’Edgar Poe, Alain Delbe. Le pré aux clercs, 2004

Claude Seignolle, possesseur des derniers secrets d’Edgar Poe ?