Invitation au château de l’étrange

Vous aimez les destinations improbables et les rencontres insidieuses, alors vous avez, hélas, frappé à la bonne porte ! Spectres, apparitions, présences maléfiques, envoûtements et conversations avec l’au-delà font partie de l’effrayante visite. …

Invitation au château de l’étrange, Paris, Maisonneuve et larose, 1969,  241 pages. Préface de Jacques Bergier

Walter Beckers (1974)

Invitation au château de l’étrange, Paris, Maisonneuve et larose, 1996,  223 pages. Préface de Jacques Bergier

Castor Astral, 2011, Eric Poindron

Autrefois paru sous le titre Invitation au château de l’étrange, cet ouvrage de Claude Seignolle paraît dans une nouvelle version revue et corrigée. Véritable livre culte, cet « étrange objet » (épuisé et recherché par les amateurs de peurs insolites et de fantastique urbain) s’adresse à tous ceux que fascinent les aventures inexpliquées. Spectres, apparitions, dames blanches, présences sournoises ou maléfiques, envoûtements et conversations avec l’au-delà, sont quelques uns des thèmes effrayants abordés. Pourtant, ici, point de fiction ni de sensationnalisme convenu. Claude Seignolle se contente seulement de recueillir des témoignages qu’il met en scène jusqu’à la grande peur finale. « Scribe des miracles et des peurs ancestrales », il archive, éclaire, recense, sans jamais juger. Le résultat est fascinant, obsédant, dérangeant. Et s’il existait « autre chose »  à côtes de nos certitudes ? En chasseur de fantômes avant l’heure, Claude Seignolle nous invite au cour des mystères : lieux étranges et maudits, voyage dans le temps, prémonitions, présences invisibles, personnages insolites et monstrueux, magie et sorcellerie. Oui, la peur rôde au cour de ces pages. Voilà le lecteur prévenu.

 

Une Enfance Sorcière

« C’est à Périgueux, dans un Périgord truffé du passé le plus ancien, que ma mère me porta en ventre de septembre 1916 au 25 Juin 1917, à quinze heures très précises. Ce fut là que je pris inter mater les premiers frissons du mystère et les virus de l’archéologie.  »
Claude Seignolle part ainsi au début de ce livre à la recherche des influences multiples et secrètes qui ont fait de lui l’homme qu’il est devenu – ethnographe, écrivain, collecteur de contes, passeur de mémoire et faiseur de légendes. Du grand-oncle Félix, dernier des Cro-Magnon, à la grand-mère Augusta qui lui donna la preuve matérielle de l’existence du diable, son enfance sorcière est jalonnée de portraits hauts en couleur qui sont autant de repères marquant le parcours de l’adolescent vers son destin.

Royer Collection mémoire vive, 1993
126 pages
dessins à la mine de plomb de Bruno Loisel

Carnets omnibus, 2000
123 pages

Editions A vue d’oeil, 2002
173 pages


Les loups verts

De la Sologne sauvage à l’Allemagne nazie, l’Europe, en 1944, n’est plus qu’un vaste champ de bataille, dévasté par la haine et la folie guerrière. Violence, cruauté et bestialité semblent les seules valeurs capables d’animer les hommes, transformés en hordes de loups. Comment,  » même si l’on est un bateleur de chimères, trouver un sens à une existence écrasée par la barbarie ? Claude Seignolle, conteur de l’étrange, dont la plume est un scalpel,  » malade du voir et amoureux du dire « , nous fait revivre, dans une saignée d’images, son périple halluciné au travers d’une époque où le cauchemar tient souvent lieu de réalité. L’auteur des Évangiles du Diable offre ici un récit dont l’atmosphère fantastique se mêle à l’expérience vécue.

Marabout Gérard & Cie, 1970,
182 pages

Marabout Gérard & Cie, 1980,
182 pages

Paris, Le Griot, 1990, 182 pages

Cartouche, 2006, 211 pages

Un Homme nu

Troublantes apparitions, hallucinations en chapelets, peurs et légendes l’univers si particulier de Claude Seignolle est là. Mais, cette fois, le  » rassembleur de mœurs, traditions, croyances et récits des campagnes françaises  » va plus loin dans la géographie et dans le temps, il nous entraîne, par les collines de l’Est, à la rencontre de noces pour le moins diaboliques en des jours où, de la Lorraine au Wurtemberg, flottait la croix gammée. Un prisonnier nu dans l’hiver, des loups en uniformes, un peintre pickpocket, un Staline momifié en Christ sacrilège, un curieux régiment qui défile en musique dans les rues de Hambourg un jour de 1958… Tels sont quelques-uns des personnages de ce livre sorti de l’oubli. Et nous les suivons dans leur monde où le  » vrai  » et le  » faux « , comme toujours avec Claude Seignolle, nous mènent, avec le ravissement de l’effroi, jusqu’aux confins du fantastique.

Paris, E.P.M, 1961 ; 194 pages

Lucien Souny,  (18 mai 2007), 185 pages

La Gueule

Trois récits dont les deux derniers se situent en Suède et au Maroc, écrits en 1946 et 1950. Mais dès les premières pages, intitulées Les Kartoffeln, Claude Seignolle frappe un grand coup en racontant successivement sa mobilisation, son statut d’esclave dans une ferme allemande et enfin la résistance en Sologne.

Des pages emplies du poison de la seconde guerre mondiale et de ses horreurs, La gueule ou la faim d’un homme qui décrit l’abomination ultime de plusieurs années de captivité qui soit construisent ou détruisent l’homme.

***

 

« …Les parois de son estomac replié s’étaient subitement décollées, faisant place vide, un vide aussi grand que l’intérieur d’un soufflet d’âtre paysan. Dès cet instant, la Gueule se trouva réveillée. Il sentit qu’une main rugueuse se glissait autour du sac de son estomac fait d’une peau douce si précieuse, au dedans tendre et irritable.

La main de la faim se mit à bien pétrir cette peau douillette. Elle serrait puis tordait comme la main du laveur de carrelage lorsqu’il essore la wassingue d’épais coton gris. »

 

 

 

 

 

 

 

Paris, Le Terrain Vague, 1959

Belgique, Walter Beckers, 1964

 

 

 

 

 

Zulma, 1999

 

 

 

 

 

 

France Loisirs, 1999

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Claude Seignolle, Août 44, en pleine Sologne du temps du la guerre et de la faim terrible qui prend l'homme au ventre, en retraite aux 4 vents de Presly dans le Cher, au milieu du milieu de la solitude végétale...
Huit jours avant il avait fait 7 prisonniers allemands et gardé le revolver de l'officier avec lequel il tua le grand cerf divin dans le seul but de se nourrir...

Claude Seignolle, complice du Professeur Nimbus

Infatiguable travailleur et grand curieux, Claude Seignolle dès 1937 profite de ses après midi de libre pour s’échapper de l’entreprise de textile de son père, pour non seulement parcourir les villages en vélo mais aussi les rues de notre capitale, en tant que journaliste pour le compte d’une agence de presse dont les portes lui furent ouvertes par l’humouriste Pierre Dac. Ses nombreux articles seront signés sous le pseudonyme de Claude Avril ou celui de Dixe, et paraitront dans le Petit Journal, le provençal, le petit Parisien, le Dauphiné Libéré, la dépêche de Toulouse mais aussi dans l’Est républicain.

Claude Seignolle, en compagnie du Professeur Nimbus.
Autographe d' André Daix du 29 Juin 1937, en souvenir d'un jour de grand soleil

C’est ainsi qu’il fera la connaissance d’André Daix, créateur du Professeur Nimbus qui l’incorpora, dans son équipe de Gagmen installée rue blanche, tout en augmentant le rendement de Claude Seignolle par de bonnes bouteilles.

Claude Seignolle sera aussi l’objet de nombreux dessins de la part de DuboutSoro, mais aussi de Cariset.

Claude Seignolle, stylo à la main semble dévorer des yeux une jeune et belle inconnue

L’histoire du Professeur Nimbus:

André Delachenal (1905-1976), Sous le pseudonyme d’André Daix créa en 1934 le professeur Nimbus, savant, distrait et muet. pour Opera Mundi et le quotidien Le Journal.
Il connaitra une très longue existence avant de disparaitreau bout de 13311 histoires.

André Daix devra s’effacer à la Libération . Ce cher professeur sera donc repris par d’autres auteurs – dont Paul Winkler, Rob Vel, le père de Spirou – qui signent tous du même pseudonyme : J.Darthel. C’est Pierre Le Goff qui sera le dernier dessinateur, de 1981 au début des années 90.