« Est-ce que mes rêves m’avaient dévoré ? Fus-je écorché et ma chair remplacée par un tissu onirique ?  

J’ai lavé ma cervelle au laudanum et au jus de belladone, ne resteront que l’essence d’autres mondes avec un arrière-plan de plomb et un arrière-gout de poudre noire. Du mercure dans mes veines, du saturnisme dégoulinant de mes pensées… Il n’est pas impossible que ma dissolution soit autre chose que le fruit de l’Yggdrasil auquel j’ai mis le feu, un fruit rôti.

Ceux qui s’agitent pour réclamer la liberté commune sont les mêmes qui sont incapables d’être libres en eux-mêmes. Qu’importe de pourvoir porter un chapeau rouge ou voter ou chômer ou chanter, tant qu’en soi on possède tout? »

Extrait de l’article « Comment devenir en évitant d’être un autre que soi » du numéro 7 de La gazette du syphilitique, tiré à un demi exemplaire en 1899