A leurs yeux, on se conduit bien quand on possède un emploi. Ils ne connaissent rien d’autre. Leur vocabulaire se limite à ces mots : avoir un emploi, travailler. Misérables esclaves ! Il n’est pas surprenant que le monde appartienne aux puissants. Les esclaves n’ont qu’une obsession : leur esclavage. L’emploi est pour eux une sorte de fétiche devant lequel ils tombent à genoux et joignent les mains !
Étiquette : misanthropie Page 1 of 5
Etiez-vous là, à Venise, lorsque Schopenhauer, Chateaubriand et Byron y résidaient ? Non évidemment. Et vous ne les avez jamais vus ailleurs réunis, pourceaux prosaïques que vous êtes, misérables humains, odieuses fanges rassemblées en complexions simiesques.
Moi non plus je n’étais pas stricto sensu présent à Venise à cet instant où j’aurais pu trouver des interlocuteurs à peu près valables, infiniment plus agréables que vous, mais je les ai toujours auprès de moi, ces gens avec qui je peux deviser tout comme il est impossible de le faire avec vous.
« Menteur ! Arrogant ! Allez vous me qualifier.
« Tu es comme nous, un humain, allez-vous vous fourvoyer.
Je vous maudis tous, bande de personnages réels, et m’en retourne, après vous avoir craché à la gueule, à mon état imaginaire, là où se peuvent trouver des gens de bon esprit et de bonne langue, dans ma bibliothèque.
Cet homme-là, j’en suis jaloux jusqu’à m’en faire tourner la bile. Il est idiot, nous n’en discuterons pas, mais qui vous dit qu’un homme normal ne devrait pas être un idiot – qu’en savez-vous ? Peut-être même est-ce très bien.
Fédor D.
Tant qu’il existera des lames de scie assez longues il y aura des arbres assez épais pour être coupés.
C’est logique, pensez-y : l’univers est né pour l’humain, le temps est apparu pour l’humain, les étoiles, le soleil, la lune, la gravité, la pluie, le soleil, les saisons, les plaines et les montagnes, tout est là pour l’humain, afin de le servir. Alors vous pensez bien que la végétation n’aura jamais l’audace ni l’impolitesse de ne pas faire l’effort de s’adapter aux inventives technologies de ceux qui sont fait à l’image du dieu qu’ils ont fait à leur image…
… et il rêva à quelque ermitage dans les montagnes, bien loin des bruits et des puanteurs de l’humanité.
Comment ne pas être heureux ?
Partout de quoi s’épargner de subir la nature, partout de quoi faire des rencontres humaines, partout où accéder aisément.
Chacun mesure sa parole pour ne pas écorcher la sensibilité des hystériques, mais on rit tout de même. On rit tant !
L’humanité est digne lorsqu’aux beaux jours tout le monde ne s’habille que de sous-vêtements pour barboter dans des eaux puantes sous un soleil de plomb.
Tout est beau, tout est magique, tout est onirique, formidable, intelligent, savoureux. On n’édite certes que très peu de poésie dépassée, Byron et Tennyson sont presque introuvables, mais au moins nous avons de bons thrillers et des biographies romancées, au moins nous avons du neuf.
Les musées et les galeries croulent sous l’art moderne plutôt que tout ce qui est réellement artistique. Et, puisque la cuisine est devenu un art, il y a de l’art à chaque repas, et chacun est un artiste. Une société de créatifs, une civilisation de génies !
Que j’aime le fait que le sens de la philosophie ait été galvaudé pour désormais inclure la psychanalyse et le moindre rot de personnalités connues. Que j’aime tout ! On bouge, tout va vite, si vite que nous n’avons plus à nous torturer les méninges pour analyser et prendre de la distance car le présent est déjà du passé ; il suffit de savoir, pas de comprendre.
J’aurais à violer ce monde que j’aime si tout ce même monde n’était déjà d’accord pour copuler dans cette noble orgie contemporaine.
Tout est trop parfait, trop merveilleux, je dois être en train de rêver ! Serai-je à la hauteur de tout ce bonheur ?
Paix, amour et empathie. Vive la vie. Vive la vie !
Malheur aux nouveau–nés !
Maudit soit le travail ! maudite l’espérance !
Malheur au coin de terre où germe la semence,
Où tombe la sueur de deux bras décharnés !
Maudits soient les liens du sang et de la vie !
Maudite la famille et la société !
Malheur à la maison, malheur à la cité,
Et malédiction sur la mère patrie !
Musset
Je dois l’avouer sincèrement : la vue de tout animal me réjouit immédiatement et m’épanouit le cœur ; avant tout la vue des chiens, et puis celle de tous les animaux en liberté, des oiseaux, des insectes, etc. Au contraire, la vue des hommes provoque presque toujours en moi une aversion prononcée ; car ils m’offrent, à peu d’exceptions près, le spectacle des difformités les plus repoussantes et de toute nature : laideur physique, expression morale de passions basses et d’ambition méprisable, symptômes de folie et de perversités et sottises intellectuelles de toutes sortes et de toutes grandeurs, enfin l’ignominie, par suite d’habitudes répugnantes; aussi je me détourne d’eux et je m’enfuis vers la nature végétale, heureux d’y rencontrer les animaux.
Arthur S.