« Qu’avez-vous fait pour lui nuire?
– Je lui ai présenté celle qui est devenue sa femme. Et vous?
– Je suis devenu son ami et lui ai fait croire qu’il fallait tenir bon, que dans la vie tout finit par aller toujours mieux.
– Il mérite bien tous ces malheurs! Allons, pourquoi n’irions-nous pas l’inciter à s’intéresser à la politique? Après tout, nous allons voir jusqu’à quel point il peut être pitoyable et ridicule.
– Une excellente idée, mon cher! Mais avant cela passons chez une amie, Miss L., je vous verrais bien lui passer la bague au doigt.
– J’aurais préféré que nous passions chez la diseuse de bonne aventure pour qu’elle vous tire les cartes, elle promet toujours des avenirs radieux dignes de contes de fées.
– Vous êtes un démon!
– Disons que nous vivons tous en Enfer… »
***
« Ca se pomponne, ça se parfume, ça fait attention à son allure, ça prête oreille à ce que l’on dit de soi, ça s’occupe de mode, ça collectionne les tenues, et ça rabaisse l’autre sexe, pourtant ça se dit un mâle. Pour moi ce n’est rien d’autre qu’un pédéraste qui ne s’est pas encore avoué.
– Allons, miss Stiple, à ce compte là une femme qui agit à l’inverse serait saphique?
– Je ne sais pas. Oulala, si l’on ne peut plus édicter de postulat sans devoir développer, moi je préfère ne plus ouvrir la bouche.
– Ce serait dommage parce que vos aphorismes ne sont pas souvent faux.
– J’ai dit que je n’allais plus ouvrir la bouche, cela ne m’empêchera pas d’écrire. Réfléchissez un peu! Ne plus avoir à se perdre en rhétorique : fragmenter, aphoriser, sophistiser… Tiens, j’y pense, est-ce que le sophistiqué a rapport avec le sophisme? »
***
… Et parce qu’au bout du compte tout le monde est dans la même basse-cour :
CANNIBAL, n. A gastronome of the old school who preserves the simple tastes and adheres to the natural diet of the pre-pork period.