» Mycroft, voilà qui est prodigieux, fis-je en ouvrant la boîte et en découvrant son contenu reposant sur son velours.
Mon camarade était en train de porter son absintheà ses lèvres, fier de lui, lorsqu’un pitoyable individu hurla à la terrasse du café où nous nous trouvions en ruant à travers tables et assoiffés. Un immonde personnage sans chapeau, et surtout sans main, qui agitait son moignon d’une manière fort belliqueuse :
» Pour sûr, monsieur Mycroft, que vous êtes un vilain, cracha l’éclopé en pointant son poignet encore blessé vers nous. Pour sûr que vous êtes un méchant, continua-t-il peu inspiré dans ses vociférations.
– Allons mon vieux, vous m’aviez assuré que la vieille dormait à poings fermés, répliqua mon ami. L’affaire se serait si bien déroulée si vous aviez eu raison mais vous vous êtes trompé. Vous en aviez mis votre main à couper, ne l’oubliez pas…
– Mais c’était qu’une expression, couina le bougre.
– Expression ou pas estimez-vous heureux de n’avoir mis que votre main à couper et non votre tête ou… enfin… vous voyez.
– Mais enfin j’étais certain qu’elle dormait, je vous l’assure!
– Allez, vous me faites peine, s’affligea Mycroft en tirant la main de sa boîte et en la jetant à l’idiot qui n’arriva à l’attraper ni avec ses dents ni avec la main qui lui restait. Trouvez-vous une couturière pour vous la faire recoudre.
– Mais cela ne marchera pas!
– Alors pourquoi êtes-vous venu jusqu’ici m’importuner?
– Je… Je…
– « Je Je » rien du tout. Filez et laissez-moi montrer à mon ami le bocal qui renferme le gage de Riton Le Ripou, cet infâme cuistre qui a osé rétorquer « mon œil » quand je lui ai certifié que j’avais gagné une main. »
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