Cela parait pourtant si simple, si évident, si instinctif… Évidemment, personne n’y croit, probablement parce que personne n’existe, du moins personne n’existera sous peu.

Tout a commencé lorsque, sortant de la mine de ténèbres où l’on fabrique la nuit, je me suis dit que j’étais aussi marginal que tout le monde ; ce genre d’oxymores qui n’ont rien de conclusions mais sont plutôt des failles dans le tissu illusoire des apparences.

J’ai d’abord commencé à ne plus penser aux cratères qui alimentent si aléatoirement le cours Temps, ni aux îles aériennes violacées qui naguère voilaient si souvent le firmament, ni aux fantômes des arbres qui, d’effroi, faisaient jadis perdre leurs couleurs à des forêts entières, ni aux troupes d’hommes à tête de chien. Puis j’ai employé mon temps à ignorer les astronefs mortuaires, à détourner mes rêveries des horizons magnétiques, à ne plus me lamenter sur les épaisses plaques de skehp que l’on trouve sous le mètre de terre légale que chacun doit entretenir et qui empêchent de faire pousser quoi que ce soit. Et… Voilà ! Plus rien de tout cela n’existe. Constatez par vous-même : vous ne verrez rien de toutes ces fadaises passées. Ce que je n’imagine pas n’existe pas, ce que j’oublie disparait. Un instant je me souviens des pluies d’éther, et sans surprise les inondations délétères vont menacer, mais dès que je domine mes délires tout s’efface.

D’ailleurs j’envisage de tout oublier, le monde tout entier, demain. Oui, demain, même vous vous n’existerez plus.

Je voulais juste vous prévenir…

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