« En voilà une mine déconfite…
– Connaissez-vous cette démonstration de l’automate joueur d’échecs que nul n’arrive à battre que les forains présentent ?
– On ne peut mieux !
– J’ai été parmi la foule qui s’est fait ridiculiser, et je n’aurais pas été plus contrit si je n’avais découvert qu’il n’est aucun automate mais…
– Mais une petite femme cachée à l’intérieur.
– Comment savez-vous ? Et comment fait-elle pour tant dominer tous les autres joueurs ?
– Une femme à barbe lui souffle des mouvements.
– Deux femmes ne valent pas un mâle.
– Certes, mais un homme souffle à la femme à barbe.
– Mais tous ces maîtres d’échecs qui ont perdu ?
– Vous donneriez cher pour savoir, n’est-ce pas ?
– En effet.
– Qu’avez-vous vu, exactement ?
– Une foule patientant devant la pièce où se trouvent l’échiquier et l’automate. Et les joueurs qui en sortent tous penauds.
– Ils en sortent tous penauds car je m’occupe des autres.
– Des autres ?
– Ceux qui ne se font pas pulvériser par les pions finissent avec moi : je les soudoie, et ceux qui n’acceptent pas…
– Eh bien ?
– Je leur trouve une place de cascadeur pour notre numéro de catapulte.
– Bien, bien… Mais pourquoi m’avouer tout ceci ?
– Parce que personne n’a gagné depuis deux jours et nous manquons de boulets. »
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