Le site officiel, conforme aux normes sanitaires

Catégorie : Tératologique Page 1 of 6

Trait

Rarement fus-je aussi pressé par l’obligation de dresser le portrait d’un artiste tel qu’Abraham Surde. Une impériosité humaniste me pousse à partager l’éblouissante entreprise de ce génie.
Né manchot, il apprit à se servir de ses pieds comme un ectrodactylien droitier userait de sa pince gauche. Pourtant, à défaut d’être apte à quoi que ce soit sinon être montré dans quelques foires de mauvais goût, il avait de grandes aspirations artistiques coïncidant avec la mature modernité de la culture européenne. Ainsi imagina-t-il et tailla-t-il une pointe de charbon à usage absolument unique. Ainsi aussi dessina-t-il un trait sur une feuille blanche. Et ainsi devint-il, après sa mort survenue quelques jours suivant l’accomplissement de son œuvre, un artiste réputé dans le milieu des initiés que certains qualifient –très certainement avec exagération – de peignes-cul.
L’œil exercé pourra remarquer que l’épaisseur du trait est inconstante, que ce trait est incliné à 47°, qu’il mesure 11,3 cm, et qu’il n’est pas du tout droit. Certains initiés y voient des messages cachés prophétiques d’une importance capitale, d’autres béotiens pensent que ce n’est qu’un trait, mais ces derniers sont de la race des aigris, ceux-là même qui prétendraient qu’une bouse de vache livrée par l’unijambiste qui a sauté à cloche-pied d’Inde jusqu’en nos contrées ne vaut pas plus cher qu’un étron de chien…
Je suis au regret de ne pouvoir vous présenter le trait en question, d’une part car je n’en possède aucun droit, d’autre part car sa puissance évocatrice est trop intense. Et pourtant, quel trait !

ectrodactylie

Pudeurs poilues

De la même manière que les femmes borgnes peuvent plaisamment cacher leur œil crevé par une mèche de cheveux, il est depuis fort longtemps apprécié de voiler les hideuses proportions de nos crânes par nos masses capillaires.

Personne ne sera jamais assez poilu pour au moins laisser planer le mystère à propos de sa laideur intérieure, sinon peut-être ceux qui ont un cheveu sur… non pas un mais mille cheveux sur la langue !

Ultime

« Fils bâtard d’une bossue à trois jambes sans pouces. »

Ambrose Bierce a pratiquement tout dit dans cette formule, après ça la littérature n’a plus de raison d’être (elle n’en avait pas plus avant, mais là ce n’en est que plus flagrant).

Boite, tu es libre!

Entendu ce jeudi soir au Club de Curiosités :

 » La morale me fait l’effet d’une chaîne : vous êtes capable de rallier Kowloon à Brest en deux mois sans cesser de courir, pourtant si vous avez des entraves aux chevilles vous serez moins efficace qu’un cul-de-jatte libre de tout mouvement.

– Mycroft, était-ce une raison pour couper le pied de ce pauvre bougre?

– Il s’était servi de son membre pour éteindre le début d’incendie qu’un jeune iconoclaste avait préparé dans une église. Avouez, comme avoir un tel pied devait être embarrassant! »

La science met les tératologues au chômage

Je ne connais aucun tératologue favorable à l’avortement.

En tératologie tout semi-échec de la reproduction est une victoire.

La tératologie c’est l’art de faire les poubelles pour recycler les déchets des maternités avec du formol.

Mettons les nains sur des échasses, limons les cornes du Démon et les canines des vampires, plumons les ailes des anges, donnons des pastilles parfumées pour que le Diable ne sente plus le soufre, greffons des cervelles aux humains, cousons une deuxième oreille sur le cadavre de Van Gogh, traitons les verrues et les grains de beauté des sorcières au vitriol, passons les nègres à la chaux vive,  tatouons les hétérochromies, incitons les hommes à se muscler les pectoraux afin qu’ils soient dotés de poitrines opulentes, coupons les longs cheveux des barbares afin qu’ils paraissent plus urbains, baptisons deux fois les bicéphales (par sécurité), faisons tout cela comme on taille les arbres et les oreilles des chiens.

« J’aime les monstres, mais vous, vous me répugnez. »

Le syphilitique, approuvé par F. Thievicz

Don et moralité

« Je ne comprends pas pourquoi je suis sur le banc des accusés. Après tout, est-il plus moral de ne pas donner de sucre d’orge à un enfant que de lui en offrir pour juste avant qu’il en goute le lui retirer? Le résultat est pourtant le même : l’enfant n’a aucune friandise, mais dans le second cas au moins il pleure, et c’est donc plaisant.

– Mais monsieur, vous divaguez. Vous êtes fou. D’autant plus fou qu’il ne s’agit pas de cela : vous avez greffé deux jambes difformes à une enfant et les médecins ne savent pas comment les lui retirer.

– Certes, mais avouez que c’est tout de même amusant au final.

– Cela n’amuse que vous!

– Vous dites cela parce que vous ne l’avez pas encore vue se gratter les genoux. »

Ne soyons pas fous, buvons du thé

De la sueur ourlait la soie duveteuse qui apparaissait au soleil printanier au-dessus de ses lèvres malingres et violacées. De la sueur amère et salée comme les pleurs d’un enfant à qui l’on aurait arraché un ongle, de ces sueurs qui donnent envie de lécher, de ligoter la bougresse qui oserait agiter ses pattes par une pudeur incertaine mais violente, de ces sueurs délicieuses lorsqu’on les accompagne d’un véritable baiser populaire (où l’on met la langue pour lécher le pain rance pourrissant sur la langue sèche de sa partenaire en passant par les interstices laissés libres entre les dents gâtées). La sueur de cette vieille danoise bien grasse, il fallait la voir perler comme autant de bijoux peu rares mais toujours incandescents, scintillant tels des étoiles mortes dans un ciel nuageux, brillant de neuf cent quatre-vingt-dix-neuf feux. La femme n’était pas belle, tout juste possédait-elle une intéressante laideur, ses formes évoquaient un morse famélique passé entre les mains d’un taxidermiste lépreux, mais sa sueur la rendait plus désirable que l’impératrice d’Autriche-Hongrie et la duchesse du Tyrol réunies.

Parfois j’aimerais raser les montagnes, tondre les lettres de l’alphabet cyrillique, et répandre des os broyés dans des jardins suspendus aux cordes de la constellation de la Lyre. Enfin j’aurais de la poudre de joie dans le cœur et je tiendrai colloque avec les canards, ils ignoreraient que je serais un requin dont la cervelle a été greffée à partir de celle d’un calamar. Ainsi tout prendra son sens, ainsi ma cervelle aura fini de pourrir et de fleurir.

?. ?

Curieusement

Je ne suis pas un monstre

Je mesure deux mètres treize, j’ai un nez pourvu d’une seule narine, mes oreilles sont collées à l’envers, j’ai très exactement cent quarante cheveux et quinze poils de moustache, je suis un homme mais mes seins sont si opulents que je dois porter un corset, en guise de chaussures je porte des croûtes de fromage lacées avec des brins de paille, mon robinet à pipi fait des tortillons troués formant des bosses tâchées sur mon pantalon, mais jamais on ne m’a regardé de travers, jamais on ne m’a toisé comme si j’étais un vulgaire monstre! On pourrait croire qu’il en est ainsi parce que je vis dans une famille consanguine depuis cinquante générations qui vit recluse mais c’est faux, je crois que c’est parce que je suis aveugle, de plus j’entends les oiseaux ricaner quand je passe!

Souriez, vous êtes tous laids

Délectons-nous d’un beau poème de Paul Scarron :

 

Vous faites voir des os quand vous riez, Hélène,
Dont les uns sont entiers et ne sont guère blancs ;
Les autres, des fragments noirs comme de l’ébène
Et tous, entiers ou non, cariés et tremblants.

Comme dans la gencive ils ne tiennent qu’à peine
Et que vous éclatez à vous rompre les flancs,
Non seulement la toux, mais votre seule haleine
Peut les mettre à vos pieds, déchaussés et sanglants.

Ne vous mêlez donc plus du métier de rieuse ;
Fréquentez les convois et devenez pleureuse :
D’un si fidèle avis faites votre profit.

Mais vous riez encore et vous branlez la tête !
Riez tout votre soûl, riez, vilaine bête :
Pourvu que vous creviez de rire, il me suffit.

 

 

Effort physique : ésotérisme

 » La gymnastique, je classe cette pseudo-science au même rang que la psychanalyse, le spiritisme et la chiromancie, des billevesées, chimères, fabulations! De toutes manières qui irait donc se lancer dans ces entreprises qui consistent à se faire soi-même suer, à agir ainsi qu’un détraqué des nerfs le ferait, courir pour aller nulle part… (Comme on le saura aux environs de l’an 2000, s’améliorer soi-même c’est de l’onanisme, c’est se réduire à la représentation du corps, c’est s’ajouter soi-même à ses autres possessions forcément inutiles.)  »

Personnage Principal, surnommé L’avorton, aussi appelé Joe Le Fourbe

Page 1 of 6

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par

RSS
Follow by Email